RDC : solidarité nationale avec l’Est

Afin de soulager un peu les souffrances des populations du Nord-Kivu, en particulier, et celles de la partie orientale du pays, en général, le gouvernement congolais a lancé, samedi 13 avril, une campagne de récolte de fonds.

Des civils fuyant les combats près de Goma en novembre 2012. © Reuters

Des civils fuyant les combats près de Goma en novembre 2012. © Reuters

ProfilAuteur_TshitengeLubabu

Publié le 15 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

À la merci d’innombrables groupes armés, secoué par une guerre qui n’en finit pas depuis 1996, avec son lot de déplacés et de femmes violées, le Nord-Kivu est la province la plus martyrisée de la République démocratique du Congo (RDC). C’est pour démontrer aux habitants de cette région qu’ils ne vivent pas seuls leur calvaire que Kinshasa a lancé, le 13 avril, une campagne de solidarité nationale. D’une durée de trois mois, elle fait appel à la générosité de l’ensemble du pays envers le Nord-Kivu. « Dans le contexte congolais, quand une action est menée sur une période très courte, les gens réagissent toujours au dernier moment. Quand c’est très long, il y a risque de lassitude. C’est pourquoi nous avons estimé que le temps de la mobilisation ne doit pas excéder trois mois. Mais, en fonction des résultats, nous verrons s’il sera opportun de prolonger la campagne de quinze ou  vingt jours », explique Charles Naweji Mundele, ministre des Affaires sociales, de l’Action humanitaire  et de la Solidarité nationale.  

Pour mener à bien cette opération de récolte de fonds, le gouvernement s’est associé avec des organisations de la société civile (syndicats, Églises, organismes caritatifs comme Caritas Congo…), y compris des musiciens. Un Comité national de la solidarité où se retrouve un représentant de chacun de ces corps a été mis en place. Parmi les événements prévus, il y aura des matches de football, des concerts, des dîners de gala, des spectacles divers à travers tout le pays. « Pour des raisons de transparence, nous avons opté pour la centralisation. C’est aussi pour éviter que des gens lancent des campagnes dans le désordre, sans garantie de résultat », explique Naweji Mundele. C’est le même souci de transparence qui a poussé les initiateurs de la campagne à confier la gestion de l’argent récolté à l’organisme catholique Caritas Congo qui dispose de deux comptes bancaires à cet effet. À la fin de chaque mois, le niveau des dons reçus sera rendu public.

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"Renforcer la solidarité"

Mais, dans un contexte de vaches maigres pour la majorité des Congolais, une telle initiative peut-elle répondre aux attentes ? Le ministre des Affaires sociales, de la Solidarité nationale et de l’Action humanitaire n’en doute pas. « Je crois fermement que tout dépendra de la façon dont la population va relayer le message. Chaque Congolais consomme au moins une boisson sucrée par jour et cela coûte 500 francs congolais », dit-il. « Si chacun pouvait donner ne serait-ce que cette somme, cela suffirait amplement. Nous devons renforcer le concept de solidarité et le volontariat ».  Le jour du lancement de la campagne, retransmis en direct à la télévision nationale, le public présent dans le grand studio dont la capacité est de quelque 400 personnes, s’est montré généreux. Résultat : 7 062 dollars de dons en espèces.

À la fin de l’opération, les sommes obtenues seront remises aux populations de la région orientale. Ce sont elles qui décideront de l’usage à en faire. La dernière campagne nationale de cette envergure destinée, comme aujourd’hui, à l’Est, remonte à 1967. On reconnaît à Kinshasa qu’elle fut couronnée de succès. La crainte des organisateurs de cette nouvelle action est qu’elle soit confondue avec toutes celles qui ont été menées par diverses associations et dont la population n’a vu aucun résultat. D’où l’accent mis sur la transparence avec un accès public aux comptes bancaires.

   
 

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