Madagascar : Lalao Ravalomanana, candidate à la présidentielle

La candidature de la femme de l’ancien président malgache, Marc Ravalomanana, est présentée comme une solution consensuelle par la mouvance de l’ex-chef de l’État. Elle pose pourtant déjà de nombreux problèmes.

Marc Ravalomanana et son épouse (à dr.) Lalao, en 2009. © AFP

Marc Ravalomanana et son épouse (à dr.) Lalao, en 2009. © AFP

Publié le 15 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

Il a fallu cinq heures de réunion aux plus proches soutiens de Marc Ravalomanana et à l’ancien président malgache pour se mettre d’accord. Réunie ce week-end en Afrique du Sud pour une assemblée générale extraordinaire, la mouvance a décidé de participer aux prochaines élections présidentielle et législatives (dont le premier tour aura lieu le 24 juillet 2013, NDLR). Elle s’est également trouvée une candidate : Lalao Ravalomanana.

Contrairement à son mari toujours exilé, l’ex-première dame est revenue à Madagascar depuis un mois. Andry Rajoelina, le président de la transition avait accepté ce retour à condition qu’il ne comporte aucune dimension politique. Lalao Ravalomanana, escortée par la garde présidentielle, devait se contenter de rendre visite à sa mère malade.

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"Comment réagiront les Malgaches ?"
 
« Son nouveau statut de candidate rompt de fait cet accord, estime Jean de Dieu Maharante, un proche conseiller d’Andry Rajoelina. Elle est bien revenue pour préparer sa candidature. Mais au regard de la loi, celle-ci ne peut pas être acceptée. Comment réagiront les Malgaches ? Tout cela cache des velléités de fomenter des troubles. »

Car selon le code électoral, tout candidat à la présidentielle doit avoir résidé « physiquement » à Madagascar au cours des six mois précédant la clôture du dépôt des candidatures (28 avril). Or Lalao Ravalomanana n’est rentrée que depuis un mois. « C’est un risque que nous prenons, admet Mamy Rakotoarivelo, le chef de la mouvance de l’ancien président. Nous espérons que les nombreuses concessions que nous avons effectuées seront prises en considération. Marc Ravalomanana a d’ailleurs décidé de ne pas rentrer avant la tenue des élections pour montrer sa bonne foie. »

Un camp adverse divisé

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Le pari tenté par l’ancien chef d’État malgache est risqué. Si la Cour électorale spéciale, qui doit rendre son verdict le 3 mai prochain au plus tard, décide de ne pas valider cette candidature, son parti serait condamné au boycott. Il ne profiterait pas des divisions qui ont fait éclater le camp adverse ces dernières semaines. Edgard Razafindravahy, le maire de transition d’Antananarivo, a officiellement été investi comme le candidat du TGV, le parti d’Andry Rajoelina. Mais le vice-Premier ministre Hajo Andrianainarivelo, et Jean Lahiniriko, ancien président de l’assemblée nationale, deux soutiens du président de la transition, ont également décidé de se présenter.

« Si sa candidature est validée, je pense qu’il n’y aura même pas de deuxième tour », prédit Mamy Rakotoarivelo. Lalao Ravalomanana pourra jouer sur le nom de son mari ou sur ses réalisations caritatives. N’ayant jamais été élue, elle dispose également d’une image que les mandats politiques n’ont pas écornée.

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