Soudans : Omar el-Béchir en visite à Juba pour établir des relations de paix

Le président soudanais Omar el-Béchir est arrivé à Juba, vendredi 12 avril. Les enjeux de cette visite, la première depuis l’indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011, sont autant politiques qu’économiques.

Le président soudanais, Omar El-Béchir, à Khartoum, le 1er juillet 2011. © AFP

Le président soudanais, Omar El-Béchir, à Khartoum, le 1er juillet 2011. © AFP

VINCENT-DUHEM_2024

Publié le 12 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 12/04/13 à 15h10

C’est à la tête d’une délégation d’environ 65 personnes que le président soudanais est arrivé, vendredi 12 avril, à Juba. Omar el-Béchir a été accueilli à l’aéroport par son homologue sud-soudanais, Salva Kiir, qui lui a présenté son gouvernement. Les deux hommes ont écouté les hymnes des deux pays et se sont rendus ensuite au palais présidentiel pour des entretiens dont le contenu n’a pas été précisé. Le président soudanais est notamment accompagné par les ministres des Affaires étrangères, de l’Intérieur, de la Défense, du Commerce et de l’industrie, ainsi qu’un groupe d’officiers et de hauts représentants des autorités

la suite après cette publicité

C’est la première visite d’Omar el-Béchir au Soudan du Sud depuis son indépendance conquise en juillet 2011 après une longue guerre civile (1983-2005) contre le pouvoir de Khartoum. « C’est une façon de commencer une nouvelle page, a indiqué à RFI le ministre de l’Information du Soudan du Sud, Barnaba Marial Benjamin. Pour que nous vivions côte à côte en paix, que nous réglions nos problèmes par le dialogue et la discussion. Les relations de guerre doivent devenir des relations de paix. »

Lors du sommet de l’UA, le 28 janvier, les chefs d’État ouest-africains avaient multiplié les initiatives pour favoriser les négociations entre les deux présidents.

Tensions

Les enjeux de cette visite sont autant politiques qu’économiques. Malgré les accords de paix, les tensions restent vives. Au printemps 2012, de graves combats frontaliers avaient fait craindre une reprise d’un conflit ouvert. Pour Khartoum, s’assurer d’une coexistence pacifique avec son voisin est d’autant plus important que le pays est en proie à de nombreuses rébellions, au Darfour, dans le Sud-Kordofan et au Nil Bleu, où l’armée soudanaise est opposée aux rebelles de la branche Nord du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM, ex-rebelles sudistes). Khartoum soupçonne notamment le Soudan du Sud de soutenir cette dernière rébellion. Vendredi, Kadougli, la capitale du Kordofan-Sud a d’ailleurs été visée par un bombardement attribué à des rebelles a fait deux morts et huit blessés. « L’est de la ville a été frappé vers 13H30 (10H30 GMT) par cinq obus, dont trois ont touché des maisons qui ont été détruites par les flammes. Deux personnes ont été tuées et huit autres blessées », a déclaré un habitant dont la maison se trouve en face de celles touchées.

la suite après cette publicité

La visite du président Béchir à Juba entérine également l’accord signé le 12 mars à Addis Abeba qui a entériné la reprise du transit du pétrole du Sud par l’oléoduc du Soudan. Juba avait arrêté depuis un an sa production, qui représente 75 % du pétrole produit par l’ex-Soudan uni, pour protester contre les frais élevés réclamés par Khartoum. L’arrêt de la production avait eu un impact considérable sur les économies des deux pays.

Néanmoins, des points d’achoppements, comme le partage des revenus du pétrole et le tracé de la frontière, persistent. Khartoum et Juba ne se sont toujours pas mis d’accord sur le contôle de la province d’Abyei et d’autres régions situées le long de la frontière.

la suite après cette publicité

________

Par Vincent Duhem

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires