Brigade d’intervention en RDC : l’ONU face aux menaces du M23

Approuvée le 28 mars par le Conseil de sécurité des Nations unies, la « Brigade d’intervention » de l’ONU devrait être déployée en RDC au plus tard le 30 avril, selon une source proche de la présidence congolaise. Le Mouvement du 23-Mars (M23) tente par tous les moyens de s’y opposer.

Des soldats de la Monusco dans le Nord-Kivu. © AFP

Des soldats de la Monusco dans le Nord-Kivu. © AFP

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Publié le 11 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

Jeudi 11 avril, une dizaine de véhicules transportant du matériel de construction de la Monusco étaient bloqués par le Mouvement du 23-Mars (M23), à Kiwanja et à Kibumba (respectivement situées à environ 70 km et 30 km au nord de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu). « Ces véhicules ont été illégalement bloqués au niveau de Bunagana », il y a quatre jours, a déclaré Madnodje Mounoubai, porte-parole de la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Congo.

Un signe de plus du bras de fer que se disputent l’ONU et le mouvement rebelle depuis que le Conseil de sécurité a approuvé, le 28 mars, la création d’une « Brigade d’intervention » au sein de la Monusco, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Sa mission : « mener des opérations offensives et ciblées », seule ou aux côtés de l’armée congolaise, pour « stopper le développement de tous les groupes armés, (les) neutraliser et les désarmer ». Formée de trois bataillons d’infanterie, assistés d’une compagnie d’artillerie et d’une compagnie de reconnaissance et de « forces spéciales », cette brigade devrait compter au total plus de 2 700 hommes. Elle sera basée à Goma et devrait se déployer au plus tard le 30 avril, selon une source proche de la présidence congolaise.

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Principal groupe armé opérant dans l’est de la RDC, le M23 de Sultani Makenga a rapidement critiqué ce vote. « Il s’agit de l’option de la guerre que les Nations unies viennent de lever », a estimé, lundi 1er avril, le président politique du mouvement, Bertrand Bisimwa, dans un communiqué. Les rebelles se sont inquiétés auprès au coordonnateur humanitaire des Nations unies en RDC des risques que fait peser une éventuelle intervention sur les populations civiles. L’ONU « a donné pour la première fois un mandat de tuer aux soldats de la paix », dénonce le mouvement rebelle dans une lettre datée du 2 avril. Interrogé par RFI, Manodje Monoubai, le porte-parole de la Monusco s’est étonné de cette prise de position : « Je trouve quand même un peu bizarre le message contenu dans cette lettre, parce que nous savons que le M23 est à l’origine de la crise. Ils sont les premiers responsables de l’insécurité et de l’augmentation du nombre de déplacés dans les zones qu’ils occupent. »

Autodissolution

Les rebelles ont également envoyé une lettre aux parlementaires sud-africains afin de les dissuader d’autoriser l’envoi de troupes en RDC. L’Afrique du Sud fait partie avec le Malawi et la Tanzanie, des pays qui se sont d’ores et déjà porté volontaires pour contribuer à cette brigade. Alors que Jacob Zuma est sous le feu des critiques dans son pays après la perte de 13 soldats (chiffre officiel), en Centrafrique, le parti d’opposition Alliance démocratique (DA), a d’ailleurs déjà demandé à la présidence d’informer le Parlement sur cette mission, comme la Constitution l’y oblige.

Dans le même temps, les négociations de paix entamées en décembre à Kampala ont repris le 6 avril. Elles avaient été suspendues au moment le M23 s’est scindé en deux factions. Renforcé par la décision du Conseil de sécurité, les représentants du gouvernement de Kinshasa ont maintenant « pour mandat d’obtenir l’autodissolution du mouvement rebelle afin éviter des pertes de vies humaines », selon notre source proche de la présidence.

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Par Vincent Duhem

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