Le Pentagone juge les troupes de la Cedeao « incapables » alors que le retrait des Français débute

Les contingents des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) envoyés au Mali constituent une « force totalement incapable » qui « n’a pas été à la hauteur », a affirmé le 9 avril un haut responsable du Pentagone, Michael Sheehan. Une déclaration qui coïncide avec le début du retrait officiel de l’armée française engagée sur le terrain.

Des soldats français en opération au nord de Gao le 8 avril 2013. © AFP

Des soldats français en opération au nord de Gao le 8 avril 2013. © AFP

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Publié le 10 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

« À ce stade, la force de la Cedeao n’est capable de rien. C’est une force totalement incapable, cela doit changer », a critiqué Michael Sheehan, le conseiller du secrétaire à la Défense pour les opérations spéciales et conflits de basse intensité, lors d’une audition au Sénat. La force africaine est constituée d’environ 4 300 soldats de pays membres de la Cedeao, notamment du Togo, du Sénégal, du Bénin, du Ghana, du Niger, de la Sierra Leone, de Côte d’Ivoire et du Burkina Faso, auxquels s’ajoutent 2 000 militaires tchadiens (non membre de la Cedeao) et quelque 4 000 soldats français.

Le responsable du Pentagone a en revanche salué l’opération française, qui a été selon lui « absolument excellente ». « Les Français ont réagi très vite et ont très rapidement repoussé Aqmi au-delà du fleuve Niger. Ils ont repris le contrôle des villes du Nord », a déclaré Sheehan. « Maintenant la France est en train de se concentrer sur la traque des membres d’Aqmi et leur élimination du champ de bataille », a-t-il observé.

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"Force parallèle"

Trois mois après le début de son intervention militaire, le 11 janvier, la France a retiré cette semaine ses premières troupes du Mali. « Il est logique que, progressivement, on se retire. Mais on le fait lentement, de manière pragmatique et claire », a souligné, le 9 avril, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. « A la fin de l’été », a-t-il dit, les soldats français seront moins de « 2 000 et puis progressivement on finira par un ensemble qui tournera autour de 1 000 pour une durée un peu plus importante. »

La force africaine est appelée dans les mois à venir à laisser sa place à une opération de maintien de la paix de l’ONU qui prendrait partiellement le relais. Une des options évoquée par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, est de déployer 11 200 Casques bleus aux côtés d’une « force parallèle » chargée de combattre les extrémistes islamistes.

"Lutter contre le terrorisme"

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Pour Michael Sheehan, la Somalie fournit un bon exemple de ce qu’il faut faire au Mali : une force de l’ONU chargée d’une « mission raisonnable » épaulée par des forces « plus capables », comme le Kenya et l’Ethiopie dans le cas somalien. « Débusquer Aqmi des montagnes et attaquer leur leadership est un boulot pour une force bien plus capable. L’ONU ne peut faire cela et nous ne devons pas attendre d’elle qu’elle le fasse. Ce sera aux Français, peut-être avec notre soutien » de s’en occuper, a estimé le responsable américain.

Paris a proposé de maintenir un millier d’hommes à terme au Mali « équipés pour lutter contre le terrorisme ». Cette force serait « parallèle » à celle que les Nations unies souhaitent mettre en place pour prendre le relais des troupes françaises et de la Misma, la force des pays de l’Afrique de l’Ouest, pour stabiliser le Mali.

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(Avec AFP)

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