RDC : le procès des assassins de Floribert Chebeya encore reporté

Prévue le 9 avril, la reprise du procès en appel de l’affaire Chebeya a une nouvelle fois été reportée au bout de quelques minutes. La Voix des sans-voix, l’ONG que dirigeait le défenseur des droits de l’Homme assassiné en 2010, a pour sa part refusé d’assister à une « parodie de justice » destinée à soustraire le « principal accusé », John Numbi, à la justice.

Des vices de procédure bloquent le réexamen de l’affaire Chebeya en appel. © AFP

Des vices de procédure bloquent le réexamen de l’affaire Chebeya en appel. © AFP

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Publié le 9 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

Qui a tué Floribert Chebeya ? Plus de deux années après l’assassinat du défenseur des droits de l’homme, l’affaire est loin d’être élucidée. Suspendu depuis le 18 décembre 2012, le procès en appel a repris le 9 avril devant la Haute cour militaire, à Kinshasa. Une audience de quelques minutes pour constater que la procédure était, une fois de plus, … « irrégulière ». Un vice de forme lors de la notification de la date du procès aux trois policiers condamnés par contumace a entrainé le report des audiences. Les juges devront se prononcer sur cet incident le 30 avril avant d’entamer le réexamen du fond.

"Faire éclater la vérité"

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La Voix des sans-voix (VSF), de son côté, n’a pas assisté à cette audience. L’ONG que dirigeait Floribert Chebeya se refuse de cautionner une « parodie de justice ». Joint au téléphone, son directeur exécutif, Dolly Ibefo, explique que leur démarche vise à « mettre la pression » sur le pouvoir congolais afin qu’il « arrête et traduise devant la justice toutes les personnes impliquées dans l’assassinat de Chebeya, notamment le général John Numbi », chef de la police nationale, suspendu après la mort du militant des droits de l’Homme. « C’est le principal suspect dans l’affaire. En cherchant à le soustraire à la justice, l’État s’arrange pour ne pas faire éclater la vérité au grand jour », ajoute Dolly Ibefo.

Plus conciliant, Me Jean-Joseph Mukendi, qui conduit le collectif des avocats de la partie civile, représentant notamment les veuves des victimes – Floribert Chebeya et son collègue Fidèle Bazana -, considère que « la poursuite du procès, sans l’inculpation du général John Numbi, ne constitue pas pour autant une caution à l’impunité ». Au contraire, soutient l’avocat, « c’est une étape de plus vers la découverte de la vérité ». Dans sa stratégie, l’ancien bâtonnier de Kinshasa n’exclue pas néanmoins de saisir les instances africaines et internationales, après l’épuisement de toutes les voies de recours internes.

En attendant, si les trois policiers, Jacques Mugabo, Paul Mwilambwe et Christian Ngoy, condamnés au premier degré mais en cavale, ne sont toujours pas arrêtés, « le procès en appel ne pourra reprendre, sur le fond, avant le mois d’août », relève Me Mukendi. L’affaire Chebeya est encore loin de connaître son épilogue.

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Par Trésor Kibangula

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