La Centrafrique suspendue temporairement des instances de l’OIF
La République centrafricaine a été suspendue, lundi 8 avril, à titre provisoire de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), après le coup de force survenu le 24 mars dernier.
L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a décidé, lundi 8 avril, de suspendre la Centrafrique, comme le prévoit ses statuts en cas de coup d’État. Une sanction temporaire qui pourra être réexaminée « lors de sa prochaine session fixée au 28 juin 2013, en fonction des avancées constatées dans le processus de sortie de crise, notamment la mise en œuvre des mesures destinées à rétablir l’ordre constitutionnel », précise l’OIF.
La décision a été prise à l’occasion du Conseil permanent de la Francophonie réuni lundi en session extraordinaire à Paris pour examiner la situation en RCA. Une réunion à laquelle a assisté le Premier ministre centrafricain, Nicolas Tiangaye, en visite à Paris jusqu’à mercredi.
L’OIF a notamment motivé sa décision par « l’aggravation de la situation sécuritaire dans le pays exposant le peuple centrafricain aux pillages, aux violences, aux violations des droits de l’homme », explique un communiqué. La Francophonie précise toutefois reconnaître « la décision prise par les chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC instaurant un dispositif institutionnel de transition, composé d’un président de transition, d’un Conseil national de transition, d’une Cour constitutionnelle de transition et d’un gouvernement d’union nationale ».
"Dynamique vertueuse"
Lors de cette session, Louis Michel, présent à Bangui du 30 mars au 5 avril pour une mission d’information, a présenté son rapport sur la situation en RCA. S’exprimant sur RFI, mardi, l’ancien ministre belge des Affaires étrangères s’est voulu optimiste, faisant état « d’une dynamique vertueuse », et estimant que la Centrafrique était « sur la voie du retour à l’ordre constitutionnel ».
Louis Michel s’est dit convaincu que le nouvel homme fort de Bangui, Michel Djotodia – qu’il a rencontré à trois reprises lors de son séjour dans la capitale centrafricaine – ne se présenterait pas à l’élection présidentielle de 2016. L’envoyé spécial de l’OIF a été moins conciliant avec le président déchu, François Bozizé. « Après les accords de Libreville, Bozizé a pris des mesures pour doubler les autres ministres. Il s’est comporté comme un véritable dictateur », a déclaré Louis Michel.
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Par Vincent Duhem
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