Publié le 9 avril 2013
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On prétend qu’il est bien moins en phase avec les dirigeants socialistes français arrivés au pouvoir il y a presque un an qu’avec leur prédécesseur, Nicolas Sarkozy. Denis Sassou Nguesso ne leur en n’a pas moins consacré une journée entière, faite de longs entretiens tantôt chaleureux, tantôt « sérieux », comme le président congolais a qualifié lui-même son entrevue avec son homologue français, François Hollande.
10h00 d’une froide matinée printanière. Sur le perron de l’Elysée, François Hollande attend son le chef de l’État congolais avec une mine grave. La fugace poignée de main et la brève pose photo présagent d’un sort semblable pour l’échange. Mais contre toute attente, les deux dirigeants passent un peu plus d’une heure ensemble, débordant sur le programme prévu.
C’est que les sujets abordés sont multiples, explique Sassou Nguesso à sa sortie : « Nous n’avons pas parlé que de la Centrafrique, nous avons aussi abordé les sujets du Mali, de la République démocratique du Congo, ainsi que d’autres problèmes », a-t-il expliqué. Sur le cas du voisin centrafricain, le choix des deux présidents s’est porté sur la désignation d’un président de transition par le parlement.
Après un saut de puce au Palais Bourbon pour une conversation avec Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale, Sassou Nguesso a déjeuné à huis-clos avec le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Lors de ce repas, les questions de paix et de sécurité ont été abordées. « Il se pourrait que le président envisage de prendre la tête de la médiation dans le conflit qui sévit à l’est de la RDC », suggère un de ses conseillers.
Un partenaire toujours privilégié ?
La deuxième thématique qui aura dominé les entretiens est celle des relations bilatérales. Après avoir ouvert son marché à la Chine, ces dernières années, le Congo-Brazzaville éprouvait le besoin de rassurer son partenaire français. « Nous avons tenu à rappeler qu’il y a plus de 130 entreprises françaises opérant au Congo, qui font travailler plus de 18 000 personnes et qui génèrent des milliards, le marché est ouvert », rappelle un proche conseiller. C’est aussi en ce sens qu’un volet rencontre avec les investisseurs et le patronat est prévu, ce mardi 9 avril.
Au cours de cette journée, Denis Sassou Nguesso n’aura pas échappé à la question qui fâche, celle des biens mal acquis que la justice française l’accuse de posséder, lui, ainsi que son entourage. À cette remarque, la réponse faite est toujours la même: « Pas d’ingérence de la France dans les affaires qui concernent le Congo. » Et d’assurer que serait tout à fait respectée la réciproque dans le cas d’un dirigeant français disposant de biens au Congo.
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Abdel Pitroipa
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