CPI : justice occidentale pour dirigeants africains ?
Alors qu’il sera investi, mardi 9 avril, à la tête de l’État kenyan, Uhuru Kenyatta est également en passe de devenir le second président en exercice, avec le Soudanais Omar el-Béchir, réclamé par la Cour pénale internationale. Tout un symbole pour une juridiction qui traine la réputation de bras judiciaire de l’Occident. Chacune des dix-huit affaires en cours concerne en effet le continent africain.
Ouganda, RDC, Soudan, Centrafrique, Kenya, Libye, Côte d’Ivoire, Mali : la CPI pourrait légitimement prendre ses quartiers du côté de l’Afrique. Elle risque toutefois de ne pas y recevoir un accueil des plus chaleureux tant le tropisme africain de l’institution est des plus mal vus. À l’occasion de la récente présidentielle kényane, celle-ci a en effet une nouvelle fois été montrée du doigt alors qu’elle réclamait la comparution d’un des deux candidats, Uhuru Kenyatta, qui sera investi mardi 9 avril comme chef de l’État.
Plus récemment encore, un rapport de l’ONG Human Rights Watch mettait en cause l’attitude de la CPI dans les poursuites concernant la crise postélectorale ivoirienne, employant le terme de « justice des vainqueurs ». Ainsi, alors même que Fatou Bensouda, sa procureure, est de nationalité gambienne, la Cour garde l’image de bras judiciaire d’un Occident toujours considéré comme intouchable. En quête de légitimité, l’institution de La Haye a sans doute tout intérêt à élargir quelque peu son champ d’intervention.
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