RDC – Constant Omari : « Le Roy a été victime d’attaques scandaleuses »
Constant Omari, le président de la Fédération congolaise (RDC) de football, s’explique sur la situation de Claude Le Roy, qui avait envisagé de démissionner il y a deux semaines, ainsi que sur la candidature du pays à l’organisation de la CAN 2019.
Jeune Afrique : Après le match nul contre la Libye à Kinshasa (0-0, le 24 mars en qualifications pour la Coupe du Monde 2014), Le Roy avait envisagé de partir, choqué par la violente réaction d’une partie du public…
Constant Omari : Claude a été très choqué et marqué par ces violences. Il n’avait jamais connu cela. C’est vrai qu’il a envisagé de démissionner, mais c’était une réaction à chaud. Après ce match, nous avons parlé plusieurs fois. Les joueurs lui ont demandé de continuer. Claude va rentrer quelques jours en France pour se reposer, discuter avec sa famille, mais lors de nos dernières conversations, je l’ai senti concerné par le projet. Il m’a même parlé de son programme pour la suite. Ce qui s’est passé après le match ne m’étonne pas. Il y a eu une campagne de presse très violente…
C’est-à-dire ?
(Il hausse le ton) Le Roy a été victime de la part de la Radio télévision nationale congolaise (RTNC) d’attaques scandaleuses ces dernières semaines. Et un ancien international, Eugène Kabongo, qui pense être le centre du monde, a tenu des propos inacceptables sur le sélectionneur, mais aussi sur les jeunes joueurs de l’équipe, en les traitant de mercenaires. Cela a créé une atmosphère délétère. Le public congolais est impatient, mais il doit aussi comprendre que le projet de doter la RDC d’une grande équipe nationale prendra du temps. Et que les résultats ne seront pas immédiats.
Que répondez vous à Le Roy quand il explique passer beaucoup trop de temps à gérer des problèmes d’intendance ?
Certains joueurs refusent de jouer pour la sélection car ils sont influencés par leur entourage, qui craint une récupération politique des victoires de la RDC.
Le problème vient en fait de la mise à disposition des fonds nécessaires à l’organisation d’un match ou d’un stage. En Afrique, les fédérations dépendant des gouvernements. Et en RDC, un pays qui est en guerre, tout ne fonctionne pas normalement. Nous avons eu des réunions avec le gouvernement, de façon à ce que l’argent arrive en temps et en heure. Et pour les primes des joueurs (5 000 dollars par match et par joueur), nous souhaitons qu’elles soient versées avant les matches, par virement bancaire. Vous voyez que nous faisons le maximum pour avancer.
Certains joueurs d’origine congolaise hésitent à venir jouer pour la RDC. Est-ce parce que le projet de la sélection est encore flou ?
Non, je crois surtout que certains joueurs sont influencés par leur entourage, qui craint une récupération politique des victoires de la RDC.
La RDC est candidate à l’organisation de la CAN 2019. Cela n’est-il pas un trop gros défi pour un pays en guerre ?
Je partage la volonté du gouvernement d’organiser cette CAN. Maintenant, il faut des actes. La CAF n’a pas encore désigné le pays hôte, mais il ne faut pas attendre pour construire des stades, des terrains d’entraînement, améliorer les structures hôtelières, etc… Je pense qu’il faut débuter les travaux dans l’année qui vient, aussi pour donner des gages à la CAF.
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