Le Bénin, terre d’asile de François Bozizé

Les autorités de Porto-Novo ont accordé, mercredi 3 avril, l’asile politique à l’ancien chef d’État centrafricain, Francois Bozizé. Le Bénin confirme ainsi son rôle de refuge pour les futurs ou ex-présidents centrafricains.

François Bozizé, le 30 décembre 2012. © AFP

François Bozizé, le 30 décembre 2012. © AFP

Fiacre Vidjingninou

Publié le 4 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

« Le président de la République vient d’accorder l’asile politique à M. Bozizé. Celui-ci devrait rejoindre Cotonou dans les prochains jours », a déclaré Arifari Bako, ministre béninois des Affaires étrangères joint au téléphone à N’Djamena où il assistait mercredi 3 avril, avec Boni Yayi, à la réunion des chefs d’État de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) sur la crise centrafricaine.

« Bozizé est au Bénin chez lui, a poursuivi le ministre. Il est dignitaire de l’Église du christianisme céleste qui est d’origine béninoise. Pour cela et pour des raisons humanitaires, nous avons accepté qu’il vienne au Bénin. » Porto-Novo a déclaré avoir reçu une demande officielle d’asile en début de semaine de la part de Bozizé, actuellement au Cameroun, et des 28 membres de sa famille réfugiés à Kinshasa.

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Retour à Cotonou

Selon le pasteur évangéliste Eugène Padonou, « François Bozizé sera logé dans l’une des villas du quartier de la Cen-Sad, à Cotonou. Et c’est à Tchakou [à 15 km de Porto-Novo, une petite bourgade où se situe le siège de l’Église du Christianisme céleste, NDLR] que résideront les autres membres de la famille. »
François Bozizé est considéré comme le plus béninois des Centrafricains. En 1982, après l’échec de son coup de force contre le régime du général André Kolingba (1982-1988), il vient en exil au Bénin, avant d’en être extradé. C’est durant ce séjour qu’il adhère à l’Église du Christianisme Céleste, fondée en 1947 par Samuel Biléou Joseph Oshoffa, et qui comptait en 2001 près d’un demi-million de fidèles.

Excepté Jean-Bedel Bokassa, tous les chefs d’État centrafricains depuis l’indépendance ont assidument fréquenté le Bénin. Le premier d’entre eux, David Dacko (président de 1959 à 1965 et de 1979 à 1981) séjournait régulièrement à Abomey pour y jouer le rôle de chef de famille parmi ses frères qui y étaient installés. Son successeur, André Kolingba (1981-1993), a possédé une maison à Cotonou dans le quartier chic des ambassadeurs, construit par son ami d’enfance devenu ensuite son ministre des Mines, le Béninois Octave Houdégbé.

Relations d’affaires

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Le troisième, Ange Felix Patassé, au pouvoir à partir de 1993, s’est exilé au Togo après sa chute en 2003, avec des incursions fréquentes au Bénin. L’histoire retiendra que sous « AFP », beaucoup d’hommes d’affaires béninois ont prospéré en Centrafrique, notamment dans les mines. Et certains d’entre eux y détiennent toujours des licences d’exploitation.

Le nouveau venu, Michel Djotodia, a également vécu en exil à Cotonou entre 2000 et 2008. Brièvement arrêté par le Bénin à la demande du gouvernement Bozizé, il sera relâché en février 2008 après avoir accepté de négocier des accords de paix, qui seront signés en juin de la même année sous l’égide de l’actuel ministre d’État béninois, Issifou Kogui N’douro. Djotodia vivait dans une villa de l’ouest de Cotonou, dans le quartier d’Atrokpocodji où il s’est marié à une Béninoise et a eu deux enfants.

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