M23 : le Rwanda fait le ménage à sa frontière avec la RDC

Le Rwanda a annoncé, mardi 2 avril, que les rebelles du Mouvement du 23-Mars qui s’étaient réfugiés sur son territoire, non loin de la frontière avec la RDC, avaient été transférés à une centaine de km à l’est de Kigali.

Des rebelles du M23 à Bunagana, en janvier 2013. © Isaac Kasamani/AFP/Archives

Des rebelles du M23 à Bunagana, en janvier 2013. © Isaac Kasamani/AFP/Archives

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 2 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

Le Rwanda a indiqué, mardi 2 avril, avoir éloigné de sa frontière avec la RDC 682 rebelles ayant appartenu pour la plupart au Mouvement du 23-Mars. Ceux-ci s’étaient réfugiés au Rwanda à la mi-mars après avoir été défaits par une faction rivale, celle de Sultani Makenga. Jusqu’à lundi, ils étaient dans un centre à une quinzaine de km de la frontière avec la RDC.

« La décision de les délocaliser émane de l’application des conventions internationales (…) qui disent que les réfugiés doivent être à plus de 50 km de la frontière » de leur pays d’origine, a affirmé la ministre rwandaise chargée des Réfugiés, Séraphine Mukantabana. Les membres du M23 sont, selon elle, désormais dans un « centre d’internement » dans le district de Ngoma, à une centaine de km à l’est de la capitale Kigali.

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Selon Mme Mukantabana, le Rwanda a simplement répondu à un principe humanitaire en accueillant les rebelles du M23 menés par Jean-Marie Runiga, alors que leur leader présumé, Bosco Ntaganda, s’est quant à lui rendu à la CPI. Mais les contempteurs du Rwanda, pays qui est accusé par un rapport de l’ONU d’avoir soutenu les rebelles, voient dans cette nouvelle péripétie une preuve de la complicité entre Kigali et les rebelles congolais, issus pour la plupart de l’ex-Congrès national pour la défense du peuple (CNDP).

Sanctions de l’ONU

Toujours selon la ministre, deux choix s’offrent désormais à ces rebelles. Il leur est d’abord demandé s’ils veulent ou non renoncer à leur statut militaire « de manière définitive et volontaire ». En cas de réponse positive, une procédure débutera pour qu’éventuellement le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) leur accorde le statut de réfugié. S’ils refusent, ils n’auront en revanche « pas droit à l’asile dans notre pays », assure la ministre. « Dans ce cas, la procédure d’internement continuera » et le Rwanda avisera de la procédure à suivre.

Mais plusieurs membres du M23 restent sous le coup de sanctions de l’ONU, comme l’ex-responsable politique du mouvement Jean-Marie Runiga et l’un de ses chefs militaires Baudouin Ngaruye. Interrogée sur le sort qui leur serait réservé aux, la ministre a estimé qu’il était « prématuré » de se prononcer tant que ne serait pas tranchée la question, pour eux aussi, d’un éventuel statut de réfugié.

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(Avec AFP)

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