Soudan : Omar el-Béchir annonce la libération des prisonniers politiques

Dans un contexte de baisse des tensions à la suite des récents accords avec le Soudan du Sud, le président soudanais Omar el-Béchir a annoncé, lundi 1er avril, la libération de tous les prisonniers politiques. Une invitation au dialogue accueillie favorablement par l’opposition mais plus fraîchement par les rebelles.

Le président soudanais, Omar el-Béchir, à Doha en mars 2013. © AFP

Le président soudanais, Omar el-Béchir, à Doha en mars 2013. © AFP

Publié le 1 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

« Nous annonçons aujourd’hui une décision de libérer tous les prisonniers politiques et renouvelons notre engagement, auprès de toutes les forces politiques, en faveur du dialogue », a déclaré le président du Soudan, Omar el-Béchir, dans un discours à l’ouverture d’une session parlementaire, lundi 1er avril.

« Nous confirmons que nous allons continuer à communiquer avec toutes les forces politiques et sociales, sans exclure personne, y compris ceux qui sont armés, en vue d’un dialogue national qui apportera une solution à toutes les questions », a-t-il ajouté.

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Cette annonce intervient une semaine après que le vice-président soudanais Ali Othmane Taha a invité au dialogue l’opposition ainsi que les rebelles qui combattent les forces soudanaises au Kordofan-Sud et au Nil bleu. L’enjeu étant d’élaborer une nouvelle Constitution pour remplacer celle de 2005 basée sur l’accord de paix qui avait permis la sécession du Soudan du Sud en juillet 2011, après 23 ans de guerre civile entre Nordistes et Sudistes.

"Un pas en direction d’un véritable dialogue"

Farouk Abou Issa, chef de l’Alliance de l’opposition, qui rassemble une vingtaine de partis, a évoqué « un pas en direction d’un véritable dialogue ».

« Très bonne nouvelle », a pour sa part salué Farouk Mohamed Ibrahim, membre de l’Organisation soudanaise de la défense des droits et des libertés. Selon M. Ibrahim, il y a « un grand nombre » de prisonniers au Kordofan-Sud et au Nil bleu. Parmi eux, 118 détenus du SPLM-N suivis par son organisation dans la seule région du Nil bleu.

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De son côté, le chef des rebelles de la branche Nord du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM-N), Malik Agar, s’est refusé à tout commentaire. Il attend de savoir quels prisonniers seront libérés.

Les deux régions frontalières avec le Soudan du Sud, où Khartoum cherche à affirmer son autorité, sont depuis l’été 2011 le théâtre d’affrontements entre l’armée soudanaise et le SPLM-N. Les combats meurtriers y ont touché un million de personnes, dont 200 000 ont dû se réfugier en Ethiopie ou au Soudan du Sud.

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Ouverture

Dans un message écrit à l’AFP lundi, M. Agar a répété que les rebelles négocieraient uniquement sur la base d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée en mai 2012 pour réclamer la fin des combats à la frontière entre les deux Soudans et un dialogue dans le cadre d’un accord de 2011, jamais appliqué, qui reconnaissait le SPLM-N comme un parti politique légal.

Alors que Khartoum accuse Juba de soutenir les rebelles du SPLM-N, le vice-président soudanais avait laissé entendre, le 25 mars, que l’amélioration des relations avec le Soudan du Sud avait permis une ouverture en direction des rebelles. Son invitation avait cependant été rejetée par les rebelles comme par l’opposition.

(Avec AFP)

 

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