L’Égypte de Morsi plaide pour la continuité avec la France de Hollande

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Mohammed Kamel Amr, est pour la première fois en visite bilatérale à Paris, mardi 2 avril. L’occasion de resserer les liens avec la France, après des désaccords sur la crise malienne.

Mohammed Kamel Amr (D) au côté de son homologue français Laurent Fabius, le 18 septembre 2012. © Khaled Desouki/AFP/Archives

Mohammed Kamel Amr (D) au côté de son homologue français Laurent Fabius, le 18 septembre 2012. © Khaled Desouki/AFP/Archives

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 1 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

L’Égypte de Morsi ne tient pas rigueur à la France pour sa proximité avec l’ancien raïs Hosni Moubarak. Et c’est un « message de continuité » que Mohammed Kamel Amr, le chef de la diplomatie égyptienne, compte apporter à son homologue français Laurent Fabius et au président François Hollande, lors de sa première visite bilatérale à Paris, mardi 2 avril.

« Les relations entre les deux pays ont été traditionnellement très fortes au cours des dernières décennies », a expliqué Mohammed Kamel Amr à l’AFP. Il peut y avoir « des nuances par-ci et des changements par-là », a-t-il reconnu. Cependant, « les relations ne sont pas fondées sur des personnalités, mais sur des intérêts, une coopération stratégique, et cela ne dépend pas de qui est au pouvoir », a-t-il assuré.

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Nommé en juillet 2011, du temps de la transition sous direction militaire, M. Amr est un diplomate de carrière. Sans affiliation avec la mouvance islamiste, il a été maintenu à son poste après l’élection de M. Morsi en juin 2012. Selon lui, la France et l’Égypte « ont une coopération étroite, et cela se poursuit dans la réalité », a-t-il ajouté.

Désaccords

Au chapitre des désaccords entre les deux pays, l’intervention militaire de la France au Mali. Morsi avait déclaré « n’accepter en aucun cas » une opération « de nature à alimenter le conflit dans la région ». Et un haut responsable des Frères musulmans égyptiens a également récemment comparé l’opération Serval à la guerre des EÉtats-Unis en Irak et en Afghanistan…

Mais M. Amr a tenté de minimiser ces divergences. « Avant d’employer la force, il faut explorer et épuiser tous les moyens pacifiques » et traiter dans la durée des problèmes « qui trouvent leurs racines dans la pauvreté et le sous-développement », a-t-il expliqué, en se déclarant dans le même temps « opposé à la prise de contrôle d’un pays par les extrémistes » et partisan du maintien « de l’intégrité territoriale du Mali ».

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« C’est la position dominante » et « c’est l’attitude de la France », a-t-il ajouté. Pour lui, la visite de M. Morsi à Paris, annulée fin janvier en raison d’une violente crise en Égypte, est toujours d’actualité. « L’invitation est toujours là », a-t-il dit.

Au sujet de la Syrie, M. Amr a souligné les « convergences » entre Le Caire et Paris. Interrogé sur d’éventuelles livraisons d’armes à l’opposition, que Paris dit envisager, il a déclaré que « l’opposition a bien sûr le droit de se défendre, mais dans le même temps il faut trouver un équilibre pour ne pas contribuer à accroître le bain de sang et ne pas perdre de vue que la solution doit être politique ».

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(Avec AFP)

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