L’Égypte de Morsi plaide pour la continuité avec la France de Hollande
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Mohammed Kamel Amr, est pour la première fois en visite bilatérale à Paris, mardi 2 avril. L’occasion de resserer les liens avec la France, après des désaccords sur la crise malienne.
L’Égypte de Morsi ne tient pas rigueur à la France pour sa proximité avec l’ancien raïs Hosni Moubarak. Et c’est un « message de continuité » que Mohammed Kamel Amr, le chef de la diplomatie égyptienne, compte apporter à son homologue français Laurent Fabius et au président François Hollande, lors de sa première visite bilatérale à Paris, mardi 2 avril.
« Les relations entre les deux pays ont été traditionnellement très fortes au cours des dernières décennies », a expliqué Mohammed Kamel Amr à l’AFP. Il peut y avoir « des nuances par-ci et des changements par-là », a-t-il reconnu. Cependant, « les relations ne sont pas fondées sur des personnalités, mais sur des intérêts, une coopération stratégique, et cela ne dépend pas de qui est au pouvoir », a-t-il assuré.
Nommé en juillet 2011, du temps de la transition sous direction militaire, M. Amr est un diplomate de carrière. Sans affiliation avec la mouvance islamiste, il a été maintenu à son poste après l’élection de M. Morsi en juin 2012. Selon lui, la France et l’Égypte « ont une coopération étroite, et cela se poursuit dans la réalité », a-t-il ajouté.
Désaccords
Au chapitre des désaccords entre les deux pays, l’intervention militaire de la France au Mali. Morsi avait déclaré « n’accepter en aucun cas » une opération « de nature à alimenter le conflit dans la région ». Et un haut responsable des Frères musulmans égyptiens a également récemment comparé l’opération Serval à la guerre des EÉtats-Unis en Irak et en Afghanistan…
Mais M. Amr a tenté de minimiser ces divergences. « Avant d’employer la force, il faut explorer et épuiser tous les moyens pacifiques » et traiter dans la durée des problèmes « qui trouvent leurs racines dans la pauvreté et le sous-développement », a-t-il expliqué, en se déclarant dans le même temps « opposé à la prise de contrôle d’un pays par les extrémistes » et partisan du maintien « de l’intégrité territoriale du Mali ».
« C’est la position dominante » et « c’est l’attitude de la France », a-t-il ajouté. Pour lui, la visite de M. Morsi à Paris, annulée fin janvier en raison d’une violente crise en Égypte, est toujours d’actualité. « L’invitation est toujours là », a-t-il dit.
Au sujet de la Syrie, M. Amr a souligné les « convergences » entre Le Caire et Paris. Interrogé sur d’éventuelles livraisons d’armes à l’opposition, que Paris dit envisager, il a déclaré que « l’opposition a bien sûr le droit de se défendre, mais dans le même temps il faut trouver un équilibre pour ne pas contribuer à accroître le bain de sang et ne pas perdre de vue que la solution doit être politique ».
(Avec AFP)
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