Mali : après un attentat suicide et des combats, calme relatif à Tombouctou

À Tombouctou, au nord-ouest du Mali, un calme tout relatif est revenu dans la soirée du dimanche 31 mars. Après un attentat suicide, qui a coûté la vie à au moins sept personnes – dont un militaire malien et un civil nigérian -, la journée a été marquée par des affrontements entre soldats maliens et français d’un côté, et jihadistes infiltrés de l’autre. 

Des soldats maliens à Tombouctou, le 1er février 2013. © AFP

Des soldats maliens à Tombouctou, le 1er février 2013. © AFP

Publié le 1 avril 2013 Lecture : 3 minutes.

« Pour le moment, c’est calme à Tombouctou. (…) Mais notre équipe sur le terrain ratisse et vérifie si des jihadistes sont toujours actifs ou pas », a déclaré un officier de l’armée malienne, dimanche soir. Un retour au calme confirmé par un habitant de la ville.

Dans la nuit de samedi à dimanche, un kamikaze en voiture avait tenté de forcer, sans succès, un barrage militaire à l’une des entrées de Tombouctou. Selon des sources militaires, il s’est donné la mort en actionnant sa ceinture d’explosifs, blessant un militaire malien.

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Profitant de cette attaque kamikaze, des islamistes se sont infiltrés dans la ville, contraignant l’armée malienne, avec le soutien de l’armée française, à lancer des opérations pour les débusquer. Cet appui était composé « d’un peloton et d’une section, soit une cinquantaine d’hommes. (…) Une patrouille de Mirage 2000 D et une patrouille de Rafale ont été mises en action », a précisé dimanche soir à Paris le porte-parole de l’état-major de l’armée française, le colonel Thierry Burkard.

"Sept morts"

Les islamistes avaient ouvert dimanche « deux fronts » dans le centre-ville, selon un des officiers maliens sur place. L’un vers un hôtel servant de résidence temporaire au gouverneur de la région de Tombouctou, et l’autre vers l’unique camp militaire de la ville occupé par les soldats maliens, où des jihadistes avaient réussi à s’infiltrer, donnant lieu à des combats intenses pour les en déloger, d’après le même officier. Par précaution, le gouverneur, des notables de Tombouctou et deux journalistes étrangers ont été « évacués par l’armée française » de l’hôtel de résidence du gouverneur, a de son côté indiqué une source sécuritaire malienne.

En moins 24 heures, ces violences ont fait sept morts : un soldat malien, un civil nigérian et cinq jihadistes, dont deux kamikazes, selon des sources militaires maliennes, qui ont aussi fait état de quatre soldats maliens blessés. De son côté, le colonel Burkard a fait mention d’un militaire français blessé.

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Selon des sources militaires maliennes, un second kamikaze a été abattu par des militaires maliens. Le terroriste – accompagné d’un otage nigérian qui a été tué lui aussi – avait été vu se promenant dimanche dans la ville avec une ceinture d’explosifs. Cette information a été confirmée par un habitant de Tombouctou, mais il n’était pas clair dans l’immédiat si le kamikaze et son otage ont été tués par l’explosion des bombes ou par les soldats maliens.

Les trois autres jihadistes ont été tués dans les combats de dimanche, le soldat malien décédé a succombé à ses blessures.

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La traque continue

L’attentat suicide de samedi est le deuxième de l’histoire de Tombouctou, ville mythique au patrimoine culturel inestimable. Les islamistes avait tenté une incursion vers l’aéroport de la ville, le 21 mars, après l’explosion d’une voiture piégée avec un kamikaze à son bord. Un militaire malien avait été tué, au moins deux blessés, et une dizaine de jihadistes avaient aussi été tués pendant cette opération.

Cet attentat avait été revendiqué le 22 mars par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des groupes islamistes armés ayant occupé le nord du Mali plusieurs mois durant en 2012, avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Ansar Eddine.

Comme les autres grands centres du nord du Mali, Tombouctou avait été libérée fin janvier par des troupes françaises et maliennes de ces groupes islamistes armés.

Les combattants jihadistes se sont depuis retranchés dans le massif des Ifoghas (région de Kidal, extrême nord-est), où ils sont traqués depuis plusieurs semaines par des soldats français et tchadiens. Mais leur attaque à Tombouctou prouve qu’ils ne sont pas encore totalement défaits.

(Avec AFP)

 

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