Tour du Maroc 2013 : Essaïd Abelouache remporte la première étape
Le Tour cycliste du Maroc 2013 est parti vendredi 29 mars de Rabat. Au programme de cette 26e édition : dix étapes et plus de 1 600 kilomètres sur les routes du royaume chérifien. La première étape, qui reliait Rabat à Larache, a été remportée au sprint par le jeune coureur marocain Essaïd Abelouache.
Essaïd Abelouache, 25 ans, ne pouvait rêver mieux comme entrée en matière dans ce Tour du Maroc 2013. Après le top départ donné à Rabat par Hamid Chabat, leader du parti politique historique Istiqlal, le jeune coureur marocain s’est solidement imposé au sprint, devant son public, lors de l’arrivée à Larache. À peine a-t-il eu le temps de reprendre son souffle que des dizaines de supporteurs sont venus l’acclamer sur la place centrale de la ville, au bout de l’avenue Mohammed V. Dans l’aire d’arrivée, où s’était massé une foule nombreuse et enthousiaste, l’ambiance était à la fois chaleureuse et populaire.
Vainqueur de cette première étape Rabat-Larache (180 kilomètres), Essaïd Abelouache endosse par la même occasion le maillot jaune de leader au classement général. Deuxième satisfaction pour les Marocains : le prometteur Soufiane Haddi s’adjuge le maillot rose de meilleur jeune (moins de 23 ans). Après un transbordement jusqu’à Tétouan, au pied du massif du Rif, le peloton s’élancera demain d’Oued Laou pour une difficile étape de montagne de 153 kilomètres qui le mènera à Al-Hoceima, sur la côte méditerranéenne.
Engouement
Pour sa 26 ème édition, le Tour du Maroc 2013 sillonnera une vaste partie du Royaume, du nord au sud en passant par le centre et l’oriental. Dix étapes sont programmées jusqu’au 7 avril, jour de l’arrivée à Casablanca, pour une distance totale de 1 620 kilomètres. Comme lors des années précédentes, le peloton est de dimension internationale. Parmi les 15 équipes engagées figurent ainsi des formations nord-africaines (Algérie, Libye, Égypte…), habituées de la petite reine du Maroc, mais aussi des formations européennes et une équipe américaine.
S’il est encore loin du football ou de l’athlétisme, les deux sports rois au Royaume chérifien, le cyclisme séduit de plus en plus de Marocains. En trois ans, la fédération a enregistré une hausse de 800 à 4000 licenciés. Une augmentation qui s’explique notamment par les bons résultats de coureurs talentueux, comme Adil Jelloul ou Essaïd Abelouache, et par la tenue annuelle du Tour du Maroc, une des courses majeures du continent africain.
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Mohammed Belmahi est président de la Fédération royale marocaine de cyclisme et membre du collège arbitral de l’Union cycliste internationale (UCI). Depuis 2008, il organise et dirige le Tour du Maroc. Il a accepté de répondre à nos questions avant le départ du peloton sur les routes de cette 26e édition.
Jeune Afrique : quels sont les objectifs du Tour du Maroc ?
Mohamed Belmahi : Nous souhaitons avant tout renforcer et vulgariser la pratique du cyclisme au Maroc. Nous voulons aussi montrer que nous sommes un pays en voie de développement, avec des infrastructures adaptées à ce type d’événement sportif. Le but est également de permettre aux autres coureurs africains, notamment ceux d’Afrique du nord, de venir participer à une belle course cycliste.
Quelles sont les caractéristiques de ce Tour 2013 ?
Le parcours est assez montagneux, avec quelques étapes très difficiles, notamment dans le Rif et le Moyen-Atlas. La distance moyenne est de 160 km par étape, ce qui est plutôt important. Nous allons traverser onze régions, des centaines de communes rurales et passer par des grandes villes du Maroc comme Rabat, Fès, Meknès, Marrakech ou Casablanca.
Quelles sont les chances des coureurs marocains ?
Je suis plutôt confiant. Ils sont là, bien préparés. Je peux vous citer, entre autres, Adil Jelloul, Essaïd Abelouache, ou encore le jeune Soufiane Haddi. Depuis trois ans, nous sommes la meilleure équipe de l’Africa Tour.
Quelles sont les ambitions du cyclisme marocain à court et moyen terme ?
Comme je vous l’ai dit, nous voulons avant tout vulgariser le cyclisme au Maroc, notamment en introduisant sa pratique dans les collèges et les lycées. Nous avons aussi l’ambition d’organiser un Tour cycliste féminin, mais là on entre dans des questions d’ordre social et culturel. Concernant le haut niveau, l’objectif est de se qualifier pour les championnats du monde l’année prochaine et pour les Jeux olympiques de Rio en 2016. Enfin, nous voulons développer notre volet formation, pour favoriser l’émergence de nouveaux talents.
Le cyclisme africain pourrait-il participer régulièrement aux grandes compétitions internationales dans les années à venir ?
Il ne faut pas se voiler la face, nous sommes à des années lumières des équipes et fédérations européennes. Mais nous avons des bons coureurs et des atouts qu’il faut entretenir. C’est pourquoi j’ai demandé à l’UCI d’organiser un transfert de technologie et un meilleur accompagnement au niveau de la formation. En Afrique, nous sommes amateurs pour une très large majorité, contrairement à l’Europe, où il existe beaucoup d’équipes professionnelles. Notre gros problème aujourd’hui, c’est que nous n’avons pas assez de sponsors. En Afrique, ce sont essentiellement les États qui soutiennent le cyclisme, pas des partenaires privés.
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Benjamin Roger, envoyé spécial
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