Mali : l’ONU envisage de déployer ses Casques bleus

Dans un rapport publié le 26 mars, les Nations unies ont fait savoir qu’elles pourraient déployer au Mali une mission de maintien de la paix forte de 11 200 hommes. Cette dernière pourrait être accompagnée d’une « force parallèle » pour combattre les extrémistes islamistes dans le nord du pays.

Des Casques bleus de l’ONU en Côte d’Ivoire le 10 décembre 2011. © AFP

Des Casques bleus de l’ONU en Côte d’Ivoire le 10 décembre 2011. © AFP

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Publié le 27 mars 2013 Lecture : 2 minutes.

Dans un rapport présenté mardi 26 mars, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, propose la mise en place d’une « force parallèle » en soutien de la mission de stabilisation de l’ONU au Mali.

Ban Ki-moon a exposé deux options aux 15 pays membres du Conseil de sécurité. La première consiste à « renforcer la mission politique » de l’ONU tout en laissant à la Misma, la force panafricaine, le soin d’assurer la sécurité. La Misma serait assistée par « des efforts militaires bilatéraux, en soutien aux forces maliennes ». Elle aurait alors un rôle « offensif et de stabilisation centré sur les groupes extrémistes armés ».

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Dans l’autre option, la « majeure partie » des troupes qui composent la Misma « seraient transférées dans une mission de stabilisation de l’ONU » qui comprendrait également 1 440 policiers. Elle serait déployée « essentiellement dans le Nord, avec pour base logistique possible Gao ou Sevaré ». Cette mission de maintien de la paix devrait compter 11 200 hommes au maximum – aux forces africaines actuellement dans la Misma qui inclut depuis peu le contingent tchadien, pourraient s’ajouter d’autres unités, notamment burundaises et mauritaniennes -, et pourrait être accompagnée d’une « force parallèle » non précisée, en appui à sa « mission de stabilisation ».

« Étant donné le niveau et la nature de la menace résiduelle, il y aura absolument besoin d’une force parallèle opérant au Mali (et potentiellement dans la sous-région) aux côtés de la mission de l’ONU afin de mener des opérations importantes de combat et de contre-terrorisme », souligne Ban Ki-moon. La présence de cette force « sera nécessaire pour un certain temps ». Cette exigence semble indiquer que l’ONU souhaite le maintien d’une présence militaire française.

Les Casques bleus seront juste assez nombreux pour sécuriser « les zones de population considérées comme présentant le plus grand risque », précise le rapport. Avant de déployer ces Casques bleus, souligne le texte, il faudra d’abord que « les conditions politiques et de sécurité nécessaires soient en place » et il reviendra au secrétariat général de l’ONU d’en juger.

Pessimisme

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Dans son rapport, Ban Ki-moon brosse un tableau très pessimiste de la situation. Même quand l’intégrité territoriale du Mali aura été pleinement restaurée, de nombreux risques subsisteront », souligne-t-il, citant « les attaques terroristes, la prolifération des armes, le trafic de drogue et d’autres activités criminelles ». « Il faudra examiner soigneusement les risques » pour les Casques bleus, note-t-il.

« Le processus politique accuse un retard dangereux », constate aussi le secrétaire général, qui laisse entendre que « ces conditions ne sont pas mûres pour la tenue dans le calme d’élections libres et crédibles et paisibles » au Mali. « En l’absence de réconciliation, il y a peu de place pour un débat politique constructif et les élections pourraient provoquer un regain d’instabilité et même des violences », affirme-t-il.

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À l’issue d’une visite d’une semaine au Mali à la mi-mars, Edmond Mulet, sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, avait de son côté jugé « peu probable que les élections puissent se tenir d’ici juillet » comme prévu. Dans le compte-rendu confidentiel de sa mission, Edmond Mulet jugeait que l’influence que continue d’avoir l’ex-putschiste Amadou Sanogo « va rendre plus compliqué de mener des réformes significatives ». Selon lui, l’ONU se prépare à affronter au Mali « des menaces inédites, jamais rencontrées dans un contexte de maintien de la paix ».

(Avec AFP)
 

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