Affaire Sonatrach : les locaux de Saipem perquisitionnés à Alger
Dans le cadre d’une commission rogatoire demandée par la justice italienne, le siège de Saipem a été perquisitionné par des enquêteurs algériens du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), lundi 25 mars à Alger. La filiale de la compagnie pétrolière italienne est soupçonnée d’être impliquée dans une affaire de corruption présumée portant sur des contrats signés avec la compagnie pétrolière algérienne, la Sonatrach.
Les locaux du siège de l’entreprise pétrolière Saipem Contracting Algérie SPA, filiale de l’italien Saipem, ont fait l’objet d’une vaste perquisition, lundi à Sidi Yahia (hauteurs d’Alger), dans le cadre de l’entraide judiciaire entre l’Algérie et l’Italie, a appris "Jeune Afrique" de sources concordantes à Alger et à Rome.
En exécution d’une commission rogatoire demandée par la justice italienne, les inspecteurs du DRS auraient saisi des micros ordinateurs ainsi que des documents relatifs aux activités de l’entreprise en Algérie durant la dernière décennie.
Joint au téléphone par Jeune Afrique, un responsable de la cellule de communication de Saipem à Rome a refusé de commenter ces informations. Toutefois, une source interne à la compagnie a confirmé, sous couvert de l’anonymat, que Saipem Contracting a fait l’objet d’une perquisition lundi sans fournir de détails sur la nature de celle-ci.
Les responsables de Saipem Algérie n’étaient pas joignables dans la matinée du mardi.
Commission de 197 millions d’euros
Le parquet d’Alger avait ordonné, le 10 février dernier, le déclenchement d’une enquête sur une affaire de corruption présumée liée à des contrats entre Saipem et la compagnie pétrolière nationale algérienne Sonatrach.
Selon le procureur d’Alger, « l’information judiciaire connaîtra, sans nul doute, une cadence accélérée dès réception des résultats des commissions rogatoires internationales par le juge d’instruction et la convocation ou l’émission de mandats de justice à l’encontre de toute personne impliquée sera requise ».
Les procureurs de Milan, qui ont ouvert une instruction judiciaire début février 2013, soupçonnent les dirigeants de Saipem d’avoir versé une commission de 197 millions d’euros à des intermédiaires algériens pour sécuriser huit contrats obtenus par la firme italienne entre 2007 et 2009, pour un montant total de 11 milliards d’euros.
Ces commissions auraient été versées à Farid Bedjaoui, un homme d’affaires franco-algérien, vivant entre le Canada et les Émirats arabe unis, via sa société dénommée Pearl Partners LDT, basée à Hong Kong.
Toujours selon cette enquête, des dirigeants de Saipem auraient rencontré Farid Bedjaoui et l’ex-ministre algérien de l’Énergie Chekib Khelil, dans un hôtel parisien. D’autres rencontres auraient également eu lieu dans un hôtel à Milan.
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