Propriété intellectuelle : les Massaïs veulent déposer leur marque

Les Massaïs veulent faire de leur nom une marque déposée. Un combat qui s’annonce long et compliqué, mais qui pourrait rapporter 10 millions de dollars par an au célèbre peuple d’Afrique de l’Est.

Les Massaïs veulent que leur nom, utilisé par de nombreuses sociétés, soit protégé. © Carl De Souza/AFP

Les Massaïs veulent que leur nom, utilisé par de nombreuses sociétés, soit protégé. © Carl De Souza/AFP

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Publié le 27 août 2013 Lecture : 1 minute.

Lassés de voir leur nom exploité à des fins commerciales sans aucune compensation financière, les Massaïs comptent en faire une marque déposée. Chaussures, vêtements, accessoires automobiles : selon Light Years IP, organisation spécialisée dans la propriété intellectuelle, au moins 80 sociétés dans le monde utilisent le nom ou l’image de cette ethnie de 3 millions d’individus répartis entre le Kenya et la Tanzanie. Son fondateur, Ron Layton, estime que « la marque Massaï pourrait rapporter plus de 10 millions de dollars [environ 7,5 millions d’euros] par an à son propriétaire légal ».

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Alors que 70 % d’entre eux vivent en dessous du seuil de pauvreté, les Massaïs commencent à s’organiser. Le combat s’annonce long et juridiquement compliqué, car avant de déposer une demande auprès de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, l’ensemble du peuple doit donner son accord. Une vaste campagne d’information a été lancée sur les radios. Selon Isaac ole Tialolo, créateur en 2011 de l’initiative pour la propriété intellectuelle massaïe, près de la moitié serait déjà convaincue.

Une première pour un peuple africain

Ben Goodger, avocat spécialiste de la propriété intellectuelle, prévient : « Le droit ne prévoit aucun effet rétroactif et je ne pense pas que les entreprises soient prêtes à abandonner des marques déjà déposées. » C’est la première fois qu’un peuple africain tente de récupérer l’usage commercial de son nom. Seule la tribu amérindienne des Navajos s’était lancée avec succès dans une telle procédure fin 2012 contre un fabricant américain de vêtements.

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