Diaporama : Père Arnaud Goma, un curé africain à Paris

Les prêtres africains viennent de plus en plus nombreux à la rescousse de l’Église de France. Ils sont aujourd’hui plus de 900 à être présents dans les paroisses de l’Hexagone, tentant d’apporter un souffle nouveau à un clergé vieillissant. À l’image du missionnaire d’origine congolaise, Père Arnaud Goma, qui célèbre la « messe autrement » à Paris.

Père Arnaud Goma, curé de la paroisse Saint-Denys de la Chapelle à Paris. © Marianne Rigaux/JA

Père Arnaud Goma, curé de la paroisse Saint-Denys de la Chapelle à Paris. © Marianne Rigaux/JA

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Publié le 22 mars 2013 Lecture : 2 minutes.

Plus de 10 % du clergé français est composé de prêtres étrangers, dont la majorité viennent du continent africain. Un chemin inverse de celui emprunté autrefois par de nombreux missionnaires européens allant propager le christianisme dans le reste du monde. Désormais, c’est « l’Église qui chemine en Afrique [qui] est appelée à contribuer à la nouvelle évangélisation dans les pays sécularisés […], lesquels aujourd’hui manquent malheureusement de vocations sacerdotales et à la vie consacrée », relevait déjà, en 2011, Benoît XVI, alors pape. 

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En France, sur 14 000 prêtres actifs, 1 570 sont étrangers, parmi lesquels 940 africains. « Ils apportent à l’Église leur jeunesse, leur moyenne d’âge tournant autour de 46 ans alors que celle des prêtres français est à 72 ans », explique Père Pierre-Yves Pecqueux, le directeur du service national pour la mission universelle à la Conférence des évêques de France. « Les prêtres africains constituent également un véritable témoignage d’églises jeunes et dynamiques », ajoute-t-il.

 

"Jésus triste"

Arnaud Goma, 38 ans, natif de Pointe-Noire, dans la partie ouest du Congo-Brazzaville, fait partie de ces prêtres africains qui tentent de redynamiser la « vieille Église d’Europe fatiguée et à bout de course », selon ses propres propos. Depuis 2011, il est clergé responsable de la paroisse Saint-Denys de la Chapelle, dans la capitale française. Son objectif : chasser « Jésus triste ».

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« Les jeunes me disent que la messe en France, c’est l’ennui. On s’endort et on ne trouve pas notre compte », raconte le premier curé africain de Paris, qui a acquis, le 8 mars, la nationalité française. Alors pourquoi ne pas faire la « messe autrement » ? C’est l’idée qu’il a proposée à ses paroissiens.

Une fois par mois, depuis septembre 2012, Père Arnaud Goma officie « une messe joyeuse qui prend son temps ». Autrement dit, « une célébration vivante pour rompre la routine ». Et à l’occasion, il n’hésite pas à sortir son « djembé » pour mettre un peu plus d’ambiance dans l’église.

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Recette gagnante

La recette s’avère gagnante. « Nous avons doublé nos chiffres tant au niveau de la fréquentation des messes – de 300 fidèles à 600 en une année – qu’au niveau de la célébration des sacrements (mariage, baptêmes…). C’est donc un signal positif », en déduit le prêtre, bien déterminé à poursuivre son initiative. « Il faut continuer à faire comprendre aux fidèles que l’église ne se résume pas en quelques heures de prière, le dimanche », avance Père Arnaud Goma.

Dans sa paroisse, après la messe, « on prend le temps de s’asseoir, de faire connaissance avec ses voisins, sans se précipiter pour aller s’enfermer dans son appartement ». Une touche africaine qui pourrait réveiller les vocations chez les jeunes Français ?

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Par Trésor Kibangula

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