RDC : le général Bosco Ntaganda transféré à la CPI « dans les deux jours »
D’après la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, le chef rebelle congolais Bosco Ntaganda, qui s’est livré lundi 18 mars à l’ambassade des États-Unis au Rwanda, sera transféré à la Haye « dans les deux jours ». Il est accusé de divers crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, commis entre septembre 2002 et septembre 2003 dans l’Ituri (nord-est de la RDC).
Mercredi, à Paris, la procureur de la Cour pénale internationale (CPI), la gambienne Fatou Bensouda, a déclaré que le général rebelle congolais Bosco Ntaganda serait transféré au Pays-Bas d’ici vendredi.
« Nous travaillons étroitement avec ceux qui peuvent faciliter son transfert dans le délai le plus court possible », a indiqué Mme Bensouda au cours d’une conférence, estimant que Ntaganda serait à La Haye « dans les deux jours ».
Bosco Ntaganda, surnommé « Terminator », est notamment accusé par la CPI de divers crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, commis entre septembre 2002 et septembre 2003 dans l’Ituri (nord-est de la RDC). « Une fois qu’il sera transféré à la Haye il y aura une première comparution. Les juges fixeront une date pour la confirmation des chefs d’inculpation. D’après mon expérience cela peut prendre trois mois », a-t-elle poursuivi.
Des envoyés de la CPI sont partis pour le Rwanda, afin d’y récupérer Bosco Ntaganda à Kigali, avait annoncé auparavant mercredi un haut diplomate américain. « Des responsables de la CPI sont, à l’heure où nous parlons, en route vers Kigali », a déclaré à la presse, par téléconférence depuis Washington, Johnnie Carson, le responsable de l’Afrique au Département d’État américain. « Le calendrier est fluctuant mais il est clair qu’il faut agir rapidement » et « les prochaines 48 heures seront cruciales », avait-il ajouté.
Ambassade américaine de Kigali
Outre ses crimes en Ituri, les ONG accusent Ntaganda d’être responsable de crimes dans la province orientale du Nord-Kivu, où il était présumé diriger dernièrement la rébellion du M23. Créé au printemps 2012, ce nouveau mouvement rebelle a explosé en deux sessions rivales à la fin du mois de février.
Bosco Ntaganda a traversé la frontière rwandaise dimanche, avec ses hommes mis en déroute par la faction ennemie. Après avoir rejoint la capitale rwandaise, à 150 km de là, il s’est, selon Washington, présenté à l’ambassade américaine et a demandé à être remis à la CPI.
Johnnie Carson a appelé les autorités rwandaises – dont le général Ntaganda est soupçonné d’avoir été longtemps une créature – à ne pas interférer dans le transfert du chef rebelle vers l’aéroport en vue de son départ pour la CPI. Soulignant que les « modalités pratiques » du transport de Bosco Ntaganda de l’ambassade à l’aéroport restaient à définir, il a néanmoins assuré que les « contacts » avec Kigali avaient été « ouverts et bons ». Selon Johnnie Carson, la remise de Bosco Ntaganda à la CPI enverra « un signal clair » aux autres chefs rebelles et permettra de pacifier l’est de la RDC.
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Maroc-Algérie : que contiennent les archives sur la frontière promises par Macron ?
- La justice sénégalaise fait reporter l’inhumation de Mamadou Moustapha Ba, évoquan...
- Les sextapes de Bello font le buzz au-delà de la Guinée équatoriale
- Sextapes et argent public : les Obiang pris dans l’ouragan Bello
- Une « nouvelle conception de l’autorité » : Mohamed Mhidia, un wali providentiel à...