Terrorisme : Aqmi affirme avoir exécuté un otage français

Un porte-parole présumé d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a annoncé à l’agence privée d’information ANI (Mauritanie) que l’otage français, Philippe Verdon, avait été exécuté le 10 mars. Paris ne confirme pas.

Capture d’écran d’une video en date du 10 août 2012 du Français de Philippe Verdon. © Sahara Media/AFP/Archives

Capture d’écran d’une video en date du 10 août 2012 du Français de Philippe Verdon. © Sahara Media/AFP/Archives

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 20 mars 2013 Lecture : 2 minutes.

Après que l’armée française a déclaré, mardi 19 mars, avoir « neutralisé une quinzaine de terroristes » dans la zone de Djebok, près de Gao (au nord du Mali), c’est au tour des jihadistes de faire une annonce macabre. Dans la soirée, l’Agence Nouakchott Information (ANI) a cité un porte-parole présumé d’Aqmi, du nom de « Al-Qairawani », qui affirme que l’otage français Philippe Verdon, qu’il qualifie d’« espion », a été exécuté « le 10 mars en réponse à l’intervention de la France dans le nord du Mali ».

« Le président français (François) Hollande est responsable de la vie des autres otages français », a-t-il ajouté. Philippe Verdon avait été enlevé par un commando à son hôtel de Hombori (nord du Mali), dans la nuit du 24 novembre 2011 en compagnie de Serge Lazarevic. Selon leurs proches, ils étaient en voyage d’affaires pour un projet de cimenterie et tout lien avec des mercenaires ou des services secrets serait pure invention.

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"Brouillard total"

La mort de Verdon n’est cependant pas confirmée, ni par Paris ni par Bamako. « Nous vérifions, nous n’en savons pas plus pour le moment », a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Philippe Lalliot. L’Elysée n’a pas donné plus de précisions. La source jihadiste a également refusé de confirmer la mort de l’un des principaux émirs d’Aqmi, l’Algérien Abdelhamid Abou Zeid – mort annoncée par le Tchad et jugée « probable » par la France -, et celle d’un autre responsable islamiste, Mokthar Belmokhtar.

Jean-Pierre Verdon, le père de l’otage, s’était exprimé plus tôt mardi sur la radio française RTL. « On arrive à la fin de l’opération des Ifoghas, on n’a pas entendu parler des otages. On ne nous dit rien, côté français on ne dit rien, les jihadistes ne parlent pas non plus, c’est-à-dire que nous sommes dans un brouillard total et c’est insupportable à vivre », avait-il regretté.

Quinze otages français en Afrique

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« Nous n’avons aucune information » au sujet d’éventuelles négociations, avait ajouté M. Verdon, alors que « c’est le vœu de chacune des familles qui se trouvent dans cette situation ». Interrogé sur la décision de Paris de ne pas payer de rançons aux preneurs d’otages, M. Verdon a répondu que les familles n’avaient pas le choix face aux « décisions de l’ État ».

Dans une vidéo diffusée par le site mauritanien Sahara Medias, le 10 août 2012, Philippe Verdon parlait de ses « conditions de vie difficiles ». Selon l’épouse d’un otage français citée par le quotidien Le Monde, la présidence française refuse désormais de verser des rançons à des organisations contre lesquelles elle est « en guerre ». Quinze Français, y compris Philippe Verdon dont le décès reste à confirmer, sont otages dans le monde, tous en Afrique, ce qui fait de la France le pays au plus grand nombre de ressortissants enlevés, devant les Etats-Unis. Philippe Verdon fait partie des six Français dont les rapts ont été revendiqués par Aqmi.

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(Avec AFP)

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