Centrafrique : la Séléka peine à reprendre en main ses troupes

Mardi 12 mars, des éléments dissidents de la coalition Séléka ont poursuivi leur avancée et se sont emparés de la ville de Rafaï dans le sud-est de la Centrafrique. La veille, ils avaient pris Bangassou.

Des membres de la Séléka, près de Damara le 10 janvier. © AFP/Sia Kambou

Des membres de la Séléka, près de Damara le 10 janvier. © AFP/Sia Kambou

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Publié le 13 mars 2013 Lecture : 2 minutes.

Après Bangassou lundi, des éléments de la Séléka ont pris le contrôle de la ville de Rafaï (entre Bangassou et Zémio)  dans le sud-est de la République centrafricaine (RCA). « Ils sont entrés en tirant de nombreux coups de feu en l’air sans rencontrer de résistance (…) et se sont dirigés aussitôt vers Zémio [à quelque 160 km à l’est] », a déclaré à l’AFP une source militaire.

Cette source a précisé que les forces de sécurité n’étaient plus présentes à Rafaï quand les rebelles y sont entrés et que toutes les communications avec la ville étaient désormais coupées. « Aucune présence militaire n’est effective depuis un certain temps à Rafaï (…) Les habitants se protègent des éléments de la rébellion ougandaise de l’armée de résistance du Seigneur [LRA, présente dans le secteur, NDLR] au moyen des fusils de chasse ou de fabrication locale », ajoute-t-on.

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Lundi matin, une colonne de sept véhicules conduits par des éléments incontrôlés de la Séléka avait attaqué les villes de Gambo et Bangassou (chef-lieu de la préfecture du Mbomou). Rudes, les combats ont duré plusieurs heures et causé la mort de quatre soldats des forces armées centrafricaines (FACA).

Éléments non identifiés

Ces nouvelles attaques, attribuées à des éléments rebelles incontrôlés mais non identifiés pour le moment, interviennent en l’absence du leader de la Séléka, Michel Djotodia. Souffrant selon son entourage de « problèmes neurologiques », le vice-Premier ministre et ministre de la Défense a quitté Bangui sous perfusion, le 1er mars pour Libreville. Il se trouve toujours au Gabon et devrait subir de nouveaux tests médicaux lundi prochain.

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Mardi dans la soirée, le général Nourredim Adam, un des chefs de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), est arrivé dans la capitale centrafricaine. Après avoir revendiqué l’attaque de la localité de Sidot (à la frontière avec le Tchad) le 29 février, il serait depuis rentré dans le rang. Selon une source diplomatique, il aurait été chargé par général Dhaffane Mohamed-Moussa, président de la CPSK (faction rebelle) et ministre des Eaux, Forêts, Chasse et Pêche, d’organiser la reprise en main de la rébellion.

Troupe sud-africaines

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Cette restructuration est pour le moment compromise « par le mécontentement de la base qui se sent flouée », estime une source diplomatique en poste à Bangui. Après la signature des accords de Libreville, le 11 janvier, les chefs de la Séléka avaient convaincu les réfractaires que la mise en œuvre du compromis serait garantie par la communauté internationale.

Or les dissidents considèrent que le président François Bozizé ne respecte pas sa parole, notamment en ce qui concerne la libération des prisonniers politiques et le départ des troupes étrangères, en particulier sud-africaines. Et notre source diplomatique d’annoncer : « Il faut s’attendre à d’autres attaques de ce genre. »

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Par Vincent Duhem

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