La feuille de route des internautes de J.A. pour le gouvernement tunisien
Le nouveau gouvernement, formé dans la douleur par le Premier ministre Ali Larayedh, saura-t-il répondre aux attentes des Tunisiens ? Sur la base d’un sondage non représentatif auquel près de 600 d’entre vous ont participé, Jeune Afrique a dressé une feuille de route participative – et tout à fait indicative – pour le nouvel exécutif. À bon entendeur…
Politique générale, démocratie, économie, sécurité. Tels étaient les thèmes sur lesquels les internautes de Jeune Afrique étaient invités à s’exprimer afin de définir une feuille de route participative pour le nouveau gouvernement tunisien. Selon près de 60% des votants, la tâche principale du Premier ministre Ali Larayedh doit être de préparer rapidement des élections « libres et transparentes » et de fixer une date pour la tenue du scrutin. Un aveu d’impatience clair alors que la précédente équipe gouvernementale, dominée par le parti Ennahda, a sans doute trop tergiversé sur ce sujet.
L’heure est également à la justice. Un tiers des internautes ayant participé à la consultation estiment en effet que la seconde priorité du gouvernement devrait être de « faire appliquer la loi ». Une réponse simple mais peu surprenante, tant le gouvernement précédent a été accusé de laxisme, notamment dans l’enquête au sujet de l’assassinat de Chokri Belaïd.
La fin des ligues de "protection" de la révolution ?
Cette exigence de fermeté dans l’application de la loi se retrouve dans les priorités en matière de sécurité. Pour 30% des votants, « démanteler les ligues de protection de la révolution » devrait être la première mesure du gouvernement, aussitôt suivie d’une seconde : « combattre les groupes liés aux extrémismes ».
Une soif de justice qui n’est pas sans rapport avec les performances économiques de la Tunisie. Avant même de s’inquiéter du pouvoir d’achat, près de 60% des participants au sondage estiment ainsi que c’est la lutte contre l’insécurité qui doit prévaloir afin de redresser l’économie du pays, et notamment le secteur du tourisme. La maîtrise des prix des biens de consommation ne vient en effet qu’en second, dans l’ordre des priorités.
Exigences de justice, nécessité de fixer une date pour des élections libres et transparentes, volonté de poursuivre le processus de rédaction de la constitution… Si ce sondage n’est qu’indicatif, il semble cependant confirmer l’idée d’une révolution inachevée et du sentiment de confiscation du processus de démocratisation par les élites au pouvoir. Ali Larayedh et ses ministres, mais également l’Assemblée nationale constituante (ANC), sauront-ils rassasier cette soif de résultats ?
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