Tunisie : un jeune vendeur ambulant meurt en s’immolant par le feu à Tunis
Un homme de 27 ans, vendeur de cigarettes à la sauvette, est décédé mercredi 13 mars. La veille, il s’était immolé par le feu sur l’avenue Habib-Bourguiba, en plein centre de Tunis. Le jour même de la présentation du gouvernement à l’Assemblée constituante qui a, du coup, été reportée d’une journée.
Mis à jour le 13/03 à 09h50.
Adel Khadri, un vendeur de cigarettes à la sauvette de 27 ans a succombé à ses blessures, mercredi 13 mars, à l’aube, après s’être immolé par le feu, mardi, sur l’avenue Habib Bourguiba en plein centre de Tunis. « Il est mort aujourd’hui à 05H30 du matin (04H30 GMT) des suites de ses graves brûlures », a indiqué Imed Touibi, le directeur du Centre des grands brûlés Ben Arous.
D’après une collaboratrice de l’AFP qui avait assisté à la scène, des passants s’étaient précipités sur le jeune homme pour éteindre le feu, mais l’ensemble de sa peau était déjà calcinée. Il était néanmoins conscient lorsque les secours l’ont transféré à l’hôpital, selon la collaboratrice de l’AFP.
"Voilà le chômage"
Avant de s’immoler, le jeune homme a crié : « Voilà la jeunesse qui vend des cigarettes, voilà le chômage. Dieu est le plus grand », selon un témoin.
Le porte-parole de la protection civile tunisienne, Mongi Khadhi, cité par l’agence officielle TAP, avait révélé la veille que la victime s’appelait Adel Khadri, originaire de Jendouba (nord-ouest). « Son état est critique, il commence à ressentir les douleurs. On va l’anesthésier, seuls ses pieds sont indemnes », avait également indiqué une source hospitalière à l’AFP, refusant cependant de dévoiler l’identité du jeune homme. Selon cette dernière, la victime avait indiqué être malade mais ne pas pouvoir se soigner.
L’état de la victime semblait pourtant s’être stabilisé. « Ses jours ne sont pas en danger, mais il a des brûlures du troisième degré à la tête et au dos. Il est sous surveillance médicale continue », avait indiqué la veille Mongi Khadhi, qui a été très rapidement démenti par les faits. Le jeune homme « était démoralisé, son père est mort il y a quatre ans, il a trois frères et sa famille est très pauvre », avait-il ajouté.
Selon l’agence TAP, qui cite des témoins, le jeune homme était un vendeur ambulant du quartier de Moncef Bey, non loin du centre ville, et aurait été empêché d’exercer son gagne-pain par les policiers. Deux ans après la révolution de janvier 2011 – qui avait été déclenchée le 17 décembre 2010 lorsque le jeune vendeur ambulant Mohamed Bouazizi, s’était immolé à Sidi-Bouzid (centre) – le chômage et la pauvreté continuent de miner la Tunisie.
Le pays est par ailleurs plongé dans une profonde impasse politique qui a été aggravée par l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd, le 6 février, dont la mort a entraîné la chute du gouvernement dirigé par le parti islamiste Ennahdha.
(Avec AFP)
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