Égypte : Hosni Moubarak plaide la cause de Mohamed Morsi
Selon son avocat, Farid al-Dib, le président déchu Hosni Moubarak est « triste et frustré » devant la multiplication des manifestations violentes qui ont pour but de dénoncer la politique de son successeur Mohamed Morsi.
Mohamed Morsi s’attendait-il à un tel soutien ? Hosni Moubarak appelle les Égyptiens à se rallier à son successeur islamiste et à cesser les protestations violentes, a indiqué l’avocat du président déchu, Farid Al-Dib, lundi 11 mars. « Il est le président élu, les gens doivent se rassembler autour de lui », a dit l’ancien homme fort égyptien à son conseil.
Une prise de position opportune ? Elle paraît à tout le moins bien étonnante, tant l’inimité entre les deux hommes est de notoriété publique. Mohamed Morsi avait été emprisonné à deux reprises sous le régime d’Hosni Moubarak, adversaire résolu des islamistes durant ses trente années au pouvoir.
"Criminels et voyous"
« Moubarak est triste et frustré » devant la multiplication des manifestations violentes, a déclaré l’avocat. Selon lui, tout en reconnaissant le droit des Égyptiens à manifester pacifiquement, le président déchu souligne être hostile aux protestations violentes. « Moubarak considère toujours que ceux qui ont attaqué les commissariats en 2011 étaient des criminels et des voyous », a encore dit l’avocat, une allusion aux actions de révolutionnaires durant la période de troubles qui avaient conduit au changement de régime.
Le contexte dans lequel ces déclarations interviennent est très délicat pour Morsi. Le 9 mars, deux manifestants ont été tués au Caire dans de nouvelles violences, après un verdict dans le procès d’une tragédie du football à Port-Saïd (nord-est), en 2012. Le tribunal de Port-Saïd, siégeant au Caire pour des raisons de sécurité, a confirmé 21 condamnations à mort prononcées en janvier et annoncé 24 condamnations à des peines de prison – dont cinq à perpétuité – ainsi que 28 acquittements. Un verdict qui a provoqué une reprise des troubles à Port-Saïd.
Agé de 84 ans, Hosni Moubarak attend son nouveau procès, qui aura lieu le 13 avril, pour la mort de manifestants durant la révolte populaire qui l’a renversé en février 2011.
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