Succession de Benoît XVI : les cardinaux africains, simples outsiders ?

Le vaticaniste de « La Stampa », Marco Politi, estime que, si les cardinaux africains sont « très respectés », ils font figure d’outsiders face à aux membres de l’axe américano-européen, majoritaire, dans la course à la succession au pape Benoît XVI, qui a formellement renoncé à son pontificat le 28 février.

Le cardinal de Kinshasa, Laurent Monsengwo, le 22 novembre 2010 au Vatican. © AFP/Vincenzo Pinto

Le cardinal de Kinshasa, Laurent Monsengwo, le 22 novembre 2010 au Vatican. © AFP/Vincenzo Pinto

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Publié le 7 mars 2013 Lecture : 2 minutes.

Les cardinaux du monde entier se réunissent depuis le 4 mars pour élire un nouveau pape. Depuis l’annonce, le 11 février, du renoncement de Benoît XVI à son pontificat, l’idée de voir l’Église catholique romaine dirigée par un pape africain semble faire son chemin. Mais, selon le vaticaniste de La Stampa, Marco Politi, si les évêques du continent sont « très respectés », ils font figure d’outsiders face à l’axe majoritaire américano-européen.

Pour cet expert, les Africains ont plusieurs handicaps. D’abord, selon lui, de venir de sociétés « qui n’ont pas l’expérience de la sécularisation », processus qui a réduit la place de la religion dans la définition des normes du savoir, des mœurs et dans l’espace public en général. Or c’est un monde sécularisé, de l’Europe à l’Amérique du Nord, en passant par l’Amérique Latine et l’Australie, que le nouveau pape aura pour mission de ré-évangéliser en priorité.

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Autre handicap supposé, le manque d’expérience de la Curie (organigramme du Saint Siège), qui risquerait de les « dévorer ou les manipuler », selon Marco Politi.

Ensuite, les candidats africains ne correspondraient pas au profil modéré et rassembleur recherché pour le prochain pape. Principalement visé, le cardinal ghanéen Peter Turkson, président du Conseil pontifical "Justice et paix", chargé par Benoît XVI d’articuler les prises de position de l’Église sur les grands thèmes sociaux dans le monde. En octobre devant 250 évêques réunis en synode, il avait diffusé une vidéo alarmiste sur la progression démographique des musulmans en Europe, s’attirant les foudres d’autres évêques, alors que le dialogue avec l’islam est très délicat.

Selon le vaticaniste de La Stampa, certains Européens, comme le cardinal de Paris, André Vingt-Trois, auraient particulièrement peu apprécié les déclarations de Mgr Turkson selon lesquelles on construit en France plus de mosquées que d’églises. Récemment, des propos du cardinal ghanéen affirmant que les traditions africaines protégeraient de l’homosexualité et de la pédophilie avaient été épinglés par les médias américains.

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Le cardinal de Kinshasa, Laurent Monsengwo serait quant à lui jugé trop politique, trop lié à la situation compliquée de l’Afrique des Grands lacs.

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(Avec AFP)
 

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