Élections au Kenya : participation massive et pacifique

Après une nuit de violences durant laquelle douze personnes, dont six policiers, ont perdu la vie dans la ville portuaire de Mombasa, les électeurs kényans se sont rendus massivement, mais pacifiquement, aux urnes, espérant ainsi tourner la page sanglante du scrutin de 2007. Malgré quelques incidents techniques, le bilan de la journée est positif.

Un fonctionnaire et un militaire devant un bureau de vote dans le nord du Kenya. © Reuters

Un fonctionnaire et un militaire devant un bureau de vote dans le nord du Kenya. © Reuters

Publié le 4 mars 2013 Lecture : 3 minutes.

Mis à jour le 05/03 à 8h12.

Au Kenya, lundi 4 mars, 14,3 millions d’électeurs ont été appelés à élire leurs président, députés, sénateurs, gouverneurs (exécutif départemental), membre de l’Assemblée départementale et un quota de femmes à l’Assemblée nationale. Les Kényans avaient pas moins de six bulletins à glisser dans l’urne. À la complexité du scrutin a cependant répondu une affluence massive des électeurs.

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D’impressionnantes files d’électeurs se sont formées dès avant l’aube, obligeant souvent les bureaux de vote à rester ouverts bien après la clôture officielle de 17H00 (14H00 GMT). « La participation a été écrasante », avec 70% dès 17H00, un taux qui allait « sans doute augmenter encore de façon significative » en soirée, s’est réjoui le président de la Commission électorale indépendante (IEBC) Ahmed Issack Hassan. Mais le calme relatif du scrutin ne préjuge rien concernant de futures violences, celles-ci ayant éclaté, il y a cinq ans, seulement à l’annonce contestée des résultats finaux.

À l’époque, la lenteur et l’opacité du dépouillement de la présidentielle avaient renforcé les soupçons de fraude chez les partisans de Raila Odinga. Les deux adversaires ont assuré qu’ils accepteraient le résultat final, en mettant systématiquement en avant un seul argument : leur certitude de l’emporter. Rien de très rassurant, donc, selon la plupart des observateurs. Pour prévenir tout soupçon de rétention d’information, la commission électorale indépendante diffusait en direct en soirée tous les résultats provisoires locaux reçus par SMS des bureaux de vote.

Quelque 30% des bulletins dépouillés

La publication au compte-goutte des premiers résultats locaux lundi soir confirmait un duel entre les deux favoris, Raila Odinga et Uhuru Kenyatta, sans qu’il soit encore possible de dire si un second tour devra être organisé. Vers 08H30 locales (05H30 GMT), mardi matin, les bulletins des 30% des plus de 31 000 bureaux de vote, avaient été dépouillés, soit plus de trois millions de bulletins sur un corps électoral de plus de 14,3 millions de personnes.

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L’avance du vice-Premier ministre Uhuru Kenyatta face à son adversaire direct, le Premier ministre Raila Odinga, s’est confirmée tout au long de la nuit, même si les résultats restent encore non significatifs, en raison de l’absence de données précises dans les régions où les bulletins ont été dépouillés. Vers 08H30 locales (05H30 GMT), Kenyatta disposait de 1,9 million de voix, et de plus de 400 000 voix d’avance sur Raila. L’autre vice-Premier ministre Musalia Musavadi est très largement distancé avec à peine plus de 100 000 voix au total. Les cinq autres candidats recueillaient chacun moins de 1% des suffrages.

Certains bureaux de vote du pays ont connu quelques problèmes. Des kits biométriques, permettant de vérifier l’identité des électeurs et censés empêcher toute fraude, ont connus des défaillances, forçant les scrutateurs à passer au contrôle sur liste papier. Dans plusieurs circonscriptions de la région du Delta de la rivière Tana, des électeurs n’ont pu voter faute de trouver leur nom sur ces listes.

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Incidents mineurs

Ces quelques incidents techniques sont jugés relativement mineurs par la Commission électorale indépendante (IEBC). Son directeur éxecutif, James Oswago, assure quant à lui que « la durée du vote sera augmentée d’autant là où le scrutin a été retardé ». David Kimaiyo, chef de la police kényane, est lui aussi rassurant concernant le bon déroulement du scrutin, malgré qu’une bombe artisanale a frappé un bureau de vote de Mandera, localité frontalière de la Somalie, ne faisant qu’un blessé léger et n’interrompant que temporairement le vote.

(Avec AFP)
 

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