Polémique : les bijoux « style esclave » de Mango enflamment Twitter

La polémique autour de la nouvelle gamme de bijoux Mango, inspirée des chaînes que portaient les esclaves, se poursuit sur les réseaux sociaux. Après une pétition sur le sujet, certains en appellent déjà au boycott de la marque… Le groupe espagnol plaide quant à lui l’erreur de traduction.

Capture d’écran du site de Mango après le retrait des mentions controversées. © JA

Capture d’écran du site de Mango après le retrait des mentions controversées. © JA

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Publié le 4 mars 2013 Lecture : 2 minutes.

Après la polémique « African Queen » autour d’un mannequin blanc peint en noir pour représenter la beauté africaine, place aux bijoux « style esclave ». Une dénomination plus que malheureuse choisie par le groupe de prêt-à-porter espagnol Mango pour référencer une collection de parures à grosses chaînes dorées, mise en ligne le weekend dernier sur son site Internet de la marque. À 19,99 euros par exemple, la marque proposait à ses clients de s’offrir un « bracelet esclave à maillots métalliques tressés, fermeture à crochet à pression ». Ce qui n’a pas tardé à déclencher un tollé en France.

L’ancienne miss France Sonia Rolland, l’actrice Aissa Maiga et chroniqueuse Rokhaya Diallo ont été les premières à réagir, en lançant une pétition en ligne, « L’esclavage n’est pas fashion ! ». Elles y dénoncent « ces bijoux formés de chaînes censés faire de l’esclavage un objet de fantaisie et de mode », banalisant ainsi « des tragédies qui ont traversé l’histoire de l’humanité et qui frappe encore aujourd’hui des millions d’êtres humains dans le monde ».

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Le 4 février à 17h, plus de 4 100 personnes avaient signé la pétition demandant à Mango de retirer « sa gamme de bijoux ‘style esclave’ » et de présenter « des excuses [à cause de ses] "créations"[qui offensent] la mémoire des victimes de l’esclavage, leurs descendants ainsi que celles et ceux qui respectent la dignité humaine ».

Sur Twitter, les petits messages à 140 caractères fusent de toute part pour condamner Mango. Même les excuses présentées, le 4 février, sur le réseau social, par la marque, prétextant une « erreur de traduction » ne parviennent pas à calmer les esprits. Sur son site Internet en français, le groupe a même retiré les mentions controversées. Mais rien n’y fait. À travers le hashtag #BoycottonsMango, les voix se lèvent désormais pour demander simplement le boycott de la marque.

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Pour sa part, le Conseil représentatif des associations noires (Cran) a exprimé son indignation vis-à-vis d’une gamme de bijoux qui « visent à donner une vision élégante et colonialiste à un phénomène qui a fait le malheur de millions, de dizaines de millions d’êtres humains pendant près de quatre siècles ». Même son de cloche du côté de SOS Racisme qui dénonce une démarche indigne et perverse réduisant à une appellation design et mode ce qui relève d’un crime contre l’humanité, reconnu depuis 2001 en France par la loi.

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Par Trésor Kibangula

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