Gérer sa santé au quotidien grâce à son téléphone mobile

La téléphonie mobile pourrait aider à sauver des milliers, voire des millions de vies sur le continent dans les années à venir. Selon un rapport de l’association d’opérateurs GSMA et le cabinet de conseil PwC, publié jeudi 28 février, les nouvelles applications Android, iPhone ou autres permettent déjà de rapprocher les patients des services de santé. À condition d’y mettre les moyens.

Publié le 1 mars 2013 Lecture : 3 minutes.

Mesurer son taux de glycémie, prendre sa tension artérielle ou suivre des malades à distance ? Rien de plus simple grâce au téléphone mobile. Les récentes innovations technologiques, estiment dans un rapport l’association d’opérateurs GSMA et le cabinet de conseil PwC, pourraient aider à pallier les difficultés d’accès aux services de santé en Afrique subsaharienne et sauver du coup des millions de vies.

Publié jeudi 28 février à Barcelone, à l’occasion de la clôture du Congrès mondial de la téléphonie mobile, le rapport s’appuie sur la pénétration de plus en plus grandissante du GSM en Afrique où, selon le cabinet d’analyse Wireless Intelligence, au moins un tiers du milliard d’habitants est connecté grâce à son portable, même dans les zones isolées.

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Or la mortalité infantile est encore très élevée en Afrique sub-saharienne : chaque année, plus d’1,2 million de nouveau-nés meurent et un enfant sur neuf décède avant son cinquième anniversaire. Une situation que la technologie mobile pourrait améliorer, estime Patricia Mechael, directrice exécutive de la fondation mHealth Alliance, car celle-ci « a des effets radicaux à travers des services tels que l’enregistrement des grossesses et des naissances, ou le suivi des vaccinations et de l’alimentation ». 

Expérience indienne

En ce sens, l’Afrique pourrait s’inspirer de l’Inde, a fait remarquer Sara Chamberlain, qui y développe notamment des services en matière de santé mobile, au compte de BBC Media Action, une ONG de coopération internationale du groupe britannique de médias BBC. « Beaucoup de gens n’ont pas accès à Internet, ils ne savent parfois pas lire, mais ils ont un téléphone portable », explique-t-elle. Une campagne d’envoi de SMS peut ainsi accroître significativement l’impact et l’efficacité des programmes de prévention des ONG.

Mais si des solutions pour sauver des vies existent, il reste à résoudre l’épineuse question du coût qu’engendrent l’utilisation à grande échelle des innovations technologiques. Pour être viable, un système de santé utilisant le mobile devra trouver son modèle économique. Accords avec des groupes pharmaceutiques, participation des patients ou financements public, la question revient souvent : « qui va payer pour ça? », souligne un rapport de mHealth Alliance et Vital Wave Consulting, également publié à l’occasion du congrès de Barcelone.

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Mais dans les pays développés aussi, la santé via le mobile est en plein essor. L’un des objectifs mis en avant est de permettre aux patients atteints de maladies chroniques de mieux gérer leur pathologie au quotidien, et ainsi, de réduire le nombre d’hospitalisations. Selon PwC, le développement des services mobiles dans ce domaine pourrait permettre d’économiser 400 milliards de dollars en coûts de santé dans les pays de l’OCDE d’ici à 2017. Sur les quelque 6 000 milliards dépensés chaque année, le chiffre est loin d’être négligeable.

Multiples applications

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« Le bénéfice direct est un nombre réduit de visites chez le médecin, des coûts réduits et moins de médicaments onéreux », souligne dans le rapport Victor Higgs, directeur général d’Applied Nanodetectors, une société américaine spécialisée dans les nanocapteurs, dont la taille – comme le nom l’indique – ne dépasse pas quelques nanomètres. Plusieurs téléphones multifonctions (smartphones) proposent ainsi des applications en lien avec des sondes de diagnostic, pour faire des analyses d’urine, ou mesurer la glycémie chez les diabétiques.

L’application Ucheck, qui sera disponible pour l’iPhone d’Apple à partir du mois de mars, peut par exemple mesurer la présence de dix substances différentes en analysant la photo prise avec le téléphone d’une bandelette urinaire standard. Quant au GlucoDock, qui se branche également sur l’iPhone, il permet aux diabétiques d’établir la courbe de leur glycémie, en ajoutant les données avant et après chaque repas.

La société israélienne Aerotel Medical Systems, a de son côté présenté au congrès de Barcelone l’application Mobile-CliniQ, qui fonctionne avec le système d’exploitation Android de Google. Le téléphone communique par la technologie sans fil Bluetooth avec un capteur, pour contrôler la pression artérielle, la fréquence cardiaque, le taux de cholestérol ou encore le poids du patient, des données qui sont ensuite transmises automatiquement au personnel médical. Lequel peut être à l’autre bout de la ville… tout comme sur un autre continent.

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