Mali : une cinquantaine de jihadistes présumés arrêtés près de Gao

Une cinquantaine de jihadistes ont été arrêtés sur une île du fleuve Niger près de Gao, dans le nord du Mali. Dirigées par le colonel malien touareg El Hadj Ag Gamou, les opérations militaires étaient toujours en cours dans cette zone, vendredi 1er mars à la mi-journée.

Un soldat malien en faction le 28 février 2013, le long du fleuve Niger, au nord de Gao. © AFP

Un soldat malien en faction le 28 février 2013, le long du fleuve Niger, au nord de Gao. © AFP

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Publié le 1 mars 2013 Lecture : 3 minutes.

Le village de Kadji, à une dizaine de kilomètres de Gao, est situé en face de l’île de Darassalami au milieu du fleuve Niger, laquelle servait de refuge à un groupe islamiste armé. Une cinquantaine de jihadistes y ont été arrêtés lors d’une opération militaire toujours en cours à la mi-journée de vendredi. « Certains s’étaient cachés dans les herbes, on en a trouvé d’autres dans le fleuve, sous l’eau », explique un militaire malien.

Au matin, une journaliste de l’AFP, présente dans le village de Kadji, a vu depuis une rive du Niger au moins deux pirogues chargées d’une vingtaine de prisonniers, tous barbus, le crâne rasé, traverser le fleuve. Parmi eux figurent « deux islamistes ayant avoué avoir participé à la bataille de Konna » (centre du Mali), le 9 janvier, poursuit le militaire malien, qui les escortait sur une des pirogues. Il précise que depuis le début de l’opération, jeudi, une cinquantaine de personnes ont été arrêtées, parmi lesquels figurent des étrangers, notamment des Togolais et des Burkinabè.

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Pas de combats

Sur la rive, en face de l’île, une vingtaine de villageois étaient présents, parmi lesquels de « jeunes patriotes » maliens qui aident l’armée, et dont l’opération à Kadji est dirigée par le colonel malien touareg El Hadj Ag Gamou, selon un soldat. « Parmi ceux qu’on a vus, il manque des gros, ceux qui ont pris les armes. On attend de voir s’ils arrivent ou s’ils ont réussi à s’échapper. Ce sont des gens qu’on connaît (…), pas des étrangers », a affirmé l’un de ces jeunes, Zoubeirou Ibrahim Maïga.

« On ne sait pas non plus où sont les "petits", les enfants à qui ils ont appris à fabriquer des explosifs, on ne les voit pas » s’inquiète Oumar, le chef des « Patriotes ». « Pour l’instant nous n’avons pas trouvé d’armes », confirme le colonel Maïga. « Ça nous énerve. Où les ont-ils cachées ? Elles doivent être enterrées quelque part dans la dune… »

Peu auparavant, le colonel Salihou Maïga, commandant de la gendarmerie de la région de Gao, avait précisé qu’il n’y avait pas eu « de combats » au cours de l’opération sur l’île. Jeudi, un officier supérieur malien avait annoncé qu’une « opération d’envergure » avait été lancée cette l’île située près de Gao, grande ville du nord qui a été le théâtre de plusieurs attaques, dont des attentats-suicides, commis par des islamistes infiltrés dans la ville.

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Soldats français

L’officier a précisé que des forces spéciales maliennes avaient débarqué sur l’île, tandis que des soldats français se trouvaient sur la rive du fleuve. Mais les Français ont quitté Kadji vendredi matin tôt, selon un soldat malien.

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Depuis le début des années 70, l’île de Darassalami abrite une secte fondamentaliste baptisée « Ansar Sunna » (Les fidèles de la parole de Dieu) qui applique des règles religieuses très strictes, sans rapport avec les traditions locales. « C’est devenu un havre pour tous les jihadistes », affirme en langue locale songhaï l’un des conseillers du chef de village, en boubou et turban indigo.

« On sait que sont passés par là des gens de Boko Haram du Nigeria, des salafistes, des fondamentalistes de partout », ajoute-t-il. Des femmes, entièrement voilées, y vivent cloîtrées. Et des témoins avaient indiqué il y a deux semaines que des membres du groupe islamiste armé Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) s’y étaient réfugiés après la reprise de Gao. « En 1975, leur chef spirituel a été arrêté et envoyé à Bamako », explique le colonel Salihou Maïga, mais « jusqu’à l’an dernier, on n’avait pas trop de problèmes ».

Jeudi, les gendarmes ont interpellé son successeur, actuellement entendu à Gao, a-t-il précisé. Un élu avait réclamé une intervention des troupes françaises et africaines déployées dans le Nord pour détruire cette « nouvelle base » des jihadistes, d’où pouvaient être menées des actions sur Gao et d’autres localités de la région.

(Avec AFP)

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