Tunisie : les sondages confirment la baisse de popularité d’Ennahdha
Plusieurs sondages, dont le dernier publié le 1er mars par le cabinet Sigma Conseil, montrent que la cote du parti islamiste Ennahdha s’effrite. Tandis que celle de son principal rival, Nida Tounès, grimpe.
Présenté le 1er mars, le sondage effectué par le cabinet Sigma conseil offre un premier enseignement sur la situation politique compliquée de la Tunisie : 47,7% des sondés n’adhérent pas à la désignation d’Ali Laarayedh, ancien ministre de l’intérieur, comme Premier ministre chargé de réunir une nouvelle équipe gouvernementale après la démission du gouvernement Jebali. Seuls 31,5% le soutiennent tandis que 20,8% sont hésitants.
À la question de savoir « quelle est la personnalité politique en qui vous avez le plus confiance ? », les Tunisiens désignent à 31,5% Béji Caïd Essebsi, ancien premier ministre et fondateur de « Nida Tounès », parti rival d’Ennahdha. Ali Laarayedh, n’arrive qu’en 2e position, avec 18,2 % d’opinions positives. Hamadi Jebali, ancien chef du gouvernement dont l’initiative de mettre en place un gouvernement de technocrates a été rejetée par son propre parti, obtient 15,6 %, suivi de Hamma Hammami, secrétaire général du Front Populaire (11,9 %). Rached Ghannouchi (leader d’Ennahdha) ne recueille que 5,4%.
Trois grands pôles
Les intentions de vote reflètent presque le même classement. Caïd Essebsi arrive en tête avec 29,1 %, suivi de Hamadi Jebali (21,7%), Hamma Hammami (12%) et Ali Laarayedh (7,3%). Comme dans les sondages précédents, les autres leaders politiques se placent loin derrière. Moncef Marzouki, actuel président de la république obtient 4,6%, Ahmed Néjib Chebbi 3,8%, Rached Ghannouchi 3,7%, Taieb Baccouche 3,5%, Kamel Morjane 2,1%, et Mustapha Ben Jaafar 1,9%.
Ces résultats rejoignent ceux publiés par le bureau 3 C études, le 22 février dernier. Et confirment la tendance des précédents du mois de janvier. Il en ressort que le paysage politique tunisien s’articule autour de trois pôles : Nida Tounès, Ennahdha et le Front populaire. Une situation qui explique le bras de fer avec Nida Tounès qu’a engagé Ennahdha, visiblement pénalisé par son mauvais bilan après plus d’un an au pouvoir.
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Par Frida Dahmani, à Tunis
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