Incendies à Lomé : trois membres du collectif Sauvons le Togo inculpés
Zeus Ajavon, le numéro un de Sauvons le Togo et deux autres membres du collectif ont été inculpés, le 26 février, dans l’affaire des incendies de deux marchés du pays (Lomé et Kara). La défense dénonce une procédure judiciaire qui viserait l’ensemble de cette coalition regroupant plusieurs partis d’opposition et des membres de la société civile togolaise.
On n’en sait un peu plus sur l’évolution de l’instruction de l’affaire de l’incendie à la mi-janvier de deux marchés du Togo. Deux jours après la libération de l’ancien Premier ministre togolais et du responsable de l’opposition, Agbéyomé Kodjo, qui faisaient partie des personnes interpellées, le parquet de Lomé a apporté, le 27 février, d’autres précisions sur le cours de l’enquête. Selon procureur de la République, Blaise Essolissam Poyodi, 28 personnes sont désormais inculpées dont trois responsables du collectif Sauvons le Togo (CST).
L’information a été confirmée par la défense. « Zeus Ajavon, Jil Benoît Afangbédji et Raphaël Kpandé-Adzaré ont été inculpés le 26 février de complicité de destruction de biens publics et de groupement de malfaiteurs dans l’affaire des incendies après avoir été entendus par le juge », a déclaré leur conseil Dodji Apévon à l’AFP, précisant « qu’ils ne sont pas arrêtés ».
Zeus Ajavon est le coordinateur du collectif Sauvons le Togo (CST), qui réunit plusieurs partis d’opposition et des membres de la société civile togolaise, dont font aussi partie les deux autres opposants inculpés. « Ce qui est inquiétant, c’est qu’ils ne doivent plus faire des déclarations publiques sur ce dossier, a déploré l’avocat. Ces trois avocats sont des responsables du CST. Nous en déduisons finalement que c’est le collectif dans son ensemble qui est visé par la procédure en cours ».
Pertes financières importantes
Le principal marché de Lomé et le marché de Kara, à 420 km au nord de la capitale togolaise, avaient été ravagés en janvier par des incendies qui n’ont pas fait de victime mais ont occasionné des pertes financières importantes – environ 6 milliards de F.CFA (soit 9 millions d’euros) – selon les résultats d’une commission mise en place par le gouvernement.
Le parquet de Lomé dit poursuivre les auditions pour situer les responsabilités individuelles des uns et des autres dans une « volonté manifeste de respecter la loi et la dignité humaine », faisant allusion aux actes de torture qu’aurait subis l’opposant Agbéyomé Kodjo lors de sa détention. Même si, « certains agents, pour peu de choses s’énervent et pensent qu’il faut insulter, qu’il faut dire ceci ou cela », a reconnu le procureur.
(Avec AFP)
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