Gouvernement tunisien : Ennahdha renonce à quatre ministères régaliens
Après plus de huit mois de tractations, Ennahdha a finalement fait une concession importante aux autres partis de la troïka et de l’opposition. En renonçant à vouloir contrôler quatre ministères régaliens, qui devraient être confiés à des indépendants, Rached Ghannouchi ouvre ainsi la voie à un règlement de la crise gouvernementale.
![Le leader du parti Ennahda, Rached Ghannouchi, le 21 février 2013 à Tunis. © Fethi Belaid/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/02/27/027022013215423000000rachconcessoki.jpg)
Le leader du parti Ennahda, Rached Ghannouchi, le 21 février 2013 à Tunis. © Fethi Belaid/AFP
Un petit pas pour Ennahdha, un grand pas pour la Tunisie. C’est Rached Ghannouchi qui l’a annoncé, mercredi 27 février, sur les ondes de la radio privée Kalima. « Nous confirmons la "neutralisation" des quatre ministères de souveraineté, le ministère de l’Intérieur y compris sera sous une personnalité hors des partis politiques », a-t-il affirmé, en ajoutant que le gouvernement pourrait être formé « à la fin de la semaine ».
Outre l’Intérieur, sont concernés les ministères de la Justice et des Affaires étrangères, ainsi que celui de la Défense, contrôlé quant à lui par un indépendant, Abdelkarim Zbidi, en poste depuis la révolution de janvier 2011.
« Nous voyons que c’est dans l’intérêt de la Tunisie que le gouvernement, dans la période transitoire et pour la période à venir, réunisse les islamistes et les laïcs (…) même si nous sommes majoritaires », a dit Ghannouchi, qui indique que le mouvement Wafa – dissidence du CPR – ainsi que le bloc parlementaire Liberté et Dignité – de tendance islamiste – et l’Alliance démocratique pourraient rejoindre le futur cabinet.
Compromis
Mohamed Bennour, le porte-parole d’Ettakatol, a cependant nuancé la concession d’Ennahdha. Pour lui, elle ne signifie pas qu’un compromis a été trouvé « sur les noms des ministres ». D’autant que « la question des autres ministères » reste en suspens. Il estime ainsi qu’un éventuel accord sur le gouvernement ne devrait pas intervenir avant « le milieu de la semaine prochaine ».
Autre difficulté : surmonter les susceptibilités des uns et des autres. « Ennahdha a annoncé la neutralité des ministères clés et nous sommes étonnés d’apprendre ça par les médias alors que nous sommes en négociations avec eux ! », s’est emporté un responsable du Wafa, Rabiî Al Abdi, à la radio Shems-FM. Il faut dire que sa formation est l’une des rares à s’opposer à l’indépendance des portefeuilles régaliens…
(Avec AFP)
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