Mali : le Tchad appelle la Cedeao à accélérer le déploiement des armées ouest-africaines
Idriss Déby Itno donne de la voix. Le président tchadien a exhorté, mercredi 27 février à Yamoussoukro, ses homologues ouest-africains à hâter le pas dans le déploiement de la force ouest-africaine au Mali, où les troupes tchadiennes combattent les jihadistes dans le massif des Ifoghas.
Idriss Deby Itno n’est pas satisfait de ses homologues chefs d’État de l’Afrique de l’Ouest. Lors du sommet consacré à la crise malienne, mercredi, à Yamoussokro, le président tchadien n’est pas passé par quatre chemins pour exprimer son impatience quant à la lenteur dans le déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), la force ouest-africaine censée venir combattre aux côtés des armées malienne, française et tchadienne, déjà en lutte contre les jihadistes dans le Nord-Mali. « L’heure n’est plus aux discours (…) mais plutôt à l’action, l’ennemi n’attend pas », a-t-il a signifié à l’ouverture d’un sommet de chefs d’État de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), à Yamoussoukro.
« Nous appelons l’état-major de la Cedeao à plus de célérité en accélérant l’envoi des troupes dans la zone libérée », a-t-il déclaré. Le président tchadien a tenu à rappeler l’armée malienne à l’ordre. « Votre place est au front, nous vous attendons dans le Nord à la lisière de la frontière de l’Algérie. »
Le Tchad qui n’est pas membre de la Cedeao, a dépêché plus de 2 000 soldats au Mali – le plus fort contingent africain – et déplore dans les rangs de son armée 27 morts et 50 blessés.
Les troupes tchadiennes sont en première ligne aux côtés de l’armée française dans le massif des Ifoghas, dans l’extrême nord du Mali, où se sont retranchés les groupes jihadistes après avoir été délogés des grandes villes du Nord qu’ils occupaient depuis l’an dernier.
Rallonge budgétaire
Le président en exercice de la Cedeao, le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara, a confirmé que la Misma devait compter à terme 8 000 hommes, affirmant que les trois quarts de ces effectifs étaient déjà présents au Mali.
Si le déploiement de la force de la Cedeao est jugé lent, c’est en partie dû à des difficultés budgétaires. Alassane Ouattara a lancé un appel à la mobilisation des fonds promis lors d’une conférence internationale à Addis-Abeba fin janvier, mais aussi de ressources complémentaires.
« La concrétisation de ces promesses de fonds constitue une priorité », a-t-il souligné, appelant à l’engagement de la communauté internationale afin de mobiliser les ressources additionnelles indispensables au plein déploiement de la Misma.
Alors que la communauté internationale s’est engagée fin janvier sur une enveloppe financière de plus de 455 millions de dollars (338 M EUR), destinée à la Misma, à l’armée malienne et à l’aide humanitaire, la Côte d’Ivoire a affirmé lundi que les besoins globaux se montaient à 950 millions de dollars (715 M EUR), soit plus du double.
(Avec AFP)
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