Des islamistes tentent de stopper un « Harlem Shake » à Tunis

Des islamistes radicaux ont tenté d’empêcher, mercredi 27 février, la tenue d’un « Harlem Shake » organisé par des étudiants à Tunis. Le tournage a quand même eu lieu malgré une bagarre entre les deux camps.

Le « Harlem Shake » organisé le 23 février au lycée des Pères Blancs de Tunis. © Capture d’écran/Youtube

Le « Harlem Shake » organisé le 23 février au lycée des Pères Blancs de Tunis. © Capture d’écran/Youtube

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Publié le 27 février 2013 Lecture : 2 minutes.

Le « Harlem Shake » n’en finit plus de déchaîner les passions en Tunisie. Mercredi matin, une dizaine de militants islamistes radicaux ont investi l’Institut des langues Bourguiba, à la cité El Khadra de Tunis, pour tenter d’empêcher la tenue d’une nouvelle mise en scène, par des étudiants, de la danse « Harlem Shake », qui fait fait le buzz autour du monde.

« À l’arrivée des islamistes, accompagnés de femmes voilées, les étudiants de l’Institut des langues ont commencé à scander "Dégage ! Dégage !", déclenchant des affrontements à coups de poings », a constaté une journaliste de l’AFP.

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« Nos frères sont tués en Palestine par les Israéliens, et vous, vous dansez ! », a lancé l’un de ces militants, disant vouloir faire comprendre aux autres étudiants ce qui est haram (interdit) et halal (autorisé) en islam.

Bastion salafiste

Un autre homme, portant la barbe et une tenue militaire, a participé aux échauffourées, tenant à la main un cocktail Molotov qu’il n’a cependant pas utilisé. Finalement, les militants islamistes se sont retirés et les étudiants ont pu filmer leur Harlem Shake.

La chanson électro-dance « Harlem Shake » a déclenché un nouveau phénomène viral sur Internet, dont se sont emparés plusieurs dizaines de milliers d’internautes sur YouTube. Sur les vidéos de 30 secondes, on peut voir plusieurs personnes déguisées à outrance ou dénudées danser de façon frénétique.

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La cité El Khadra de Tunis est un bastion de la mouvance radicale salafiste. De nombreuses pages internet proches de ce courant et d’autres groupes islamistes ont dénoncé le « Harlem Shake », le jugeant indécent et non-conforme à l’islam.

Par ailleurs, à Sousse (120 km au sud de Tunis), la tentative de lycéens d’organiser cette même danse a dégénéré en affrontements avec la police après que le directeur du Lycée concerné a interdit la mise en scène.

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Un autre "Harlem Shake" à Sousse

« Certains lycéens ont essayé d’organiser (la danse) à l’intérieur du lycée, mais le directeur a refusé. Les étudiants se sont ensuite rassemblés devant l’établissement, près d’un hôpital et ont allumé des fumigènes », a expliqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Khaled Tarrouche. « Les forces de l’ordre ont voulu dialoguer pour qu’ils éteignent les fumigènes (…) mais ils ont refusé et ont jeté des pierres sur la police, blessant deux agents. Les forces de l’ordre ont été obligées de répliquer avec du gaz lacrymogène », a-t-il ajouté.

Une version du « Harlem Shake », réalisée samedi dans la cour d’un lycée de Tunis, avait déjà provoqué la colère du ministre de l’Éducation, Abdellatif Abid, qui a ordonné une enquête. En réaction, le site de son ministère a été piraté et un appel a été lancé sur les réseaux sociaux pour la tenue d’un « Harlem Shake » géant vendredi devant le ministère de l’Éducation.

Le "Harlem Shake" réalisé samedi 23 février dans la cour du lycée des Pères Blancs à Tunis.

(Avec AFP)

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