Meurtre de Chokri Belaïd : arrestation de deux suspects à Tunis
Deux hommes soupçonnés du meurtre de l’opposant tunisien Chokri Belaïd ont été arrêtés, le 25 janvier, à Carthage, selon des sources policières. Selon ces dernières, les deux suspects, le tireur et son complice présumés, appartiendraient à la mouvance salafiste.
Le tueur présumé de Chokri Belaïd et son complice aux arrêts. À en croire des sources policières, les deux suspects de ce crime, qui a plongé la Tunisie dans une profonde crise politique, ont été arrêtés, le 25 février, à Carthage, au nord-est de Tunis. Le premier, un artisan de 31 ans spécialisé dans les meubles en aluminium, est celui qui aurait tiré sur l’opposant tunisien, alors que le second est soupçonné d’être le motard qui a permis la fuite du tireur.
Les deux sources interrogées ont indiqué que les deux hommes appartenaient à la mouvance radicale salafiste et que leur arrestation avait été facilitée par le témoignage d’une femme qui a été placée sous protection policière. L’une de ces sources a précisé que le tueur était actif dans la Ligue de protection de la révolution (LPR), une milice brutale pro-islamiste, du Kram, une banlieue populaire de Tunis, voisine de Carthage.
Une information confirmée par plusieurs médias tunisiens qui ont également indiqué que deux militants salafistes présumés avaient été arrêtés pour le meurtre de l’opposant, citant aussi des sources sous couvert de l’anonymat. Selon la radio Mosaïque FM, le tueur « a déjà avoué son implication dans le meurtre de Chokri Belaid et a confié qu’il a exécuté une fatwa qui appelait au meurtre » de cet opposant qui dirigeait un petit parti appartenant à une alliance de plusieurs mouvements de gauche et nationalistes, le Front populaire.
Crise politique
La mort de Chokri Belaïd, abattu à bout portant, le matin du 6 février, en bas de son domicile à Tunis, a plongé la Tunisie dans une crise politique sans précédent depuis la révolution de 2011. Cette crise a précipité la démission du Premier ministre Hamadi Jebali, un islamiste modéré au sein d’Ennahda, après l’échec de sa proposition de vouloir former un cabinet de technocrates pour stabiliser le pays, où les violences politiques se multiplient, et le conduire vers de nouvelles élections. Désavoué par son parti, il a démissionné au début de la semaine dernière et son ministre de l’Intérieur, Ali Larayedh, a été chargé, le 22 février, de former un nouveau gouvernement d’ici le 8 mars.
Ce dernier avait annoncé, le 21 février, l’arrestation de suspects dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd, tout en précisant alors que les investigations n’avaient pas permis l’identification du tueur, des commanditaires et des mobiles. La Tunisie reste tout de même paralysée par l’incapacité de l’Assemblée nationale constituante (ANC) d’aboutir, après 16 mois de travaux, à un consensus sur la future Constitution qui ouvrirait la voie à de nouvelles élections.
(Avec AFP)
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