Otages français : les recherches se poursuivent au Nigeria

Les sept otages français enlevés mardi 19 février dans le nord du Cameroun sont toujours introuvables. Jeudi 21 février, les forces de sécurité nigérianes poursuivaient leurs recherches dans le nord-est du pays, base-arrière supposée des ravisseurs.

Policiers et soldats camerounais autour du 4×4 des touristes français enlevés le 19 février. © AFP

Policiers et soldats camerounais autour du 4×4 des touristes français enlevés le 19 février. © AFP

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Publié le 22 février 2013 Lecture : 3 minutes.

Plus de 72 heures après l’enlèvement, toujours aucune trace de la famille française enlevée mardi matin par des hommes armés dans le nord du Cameroun. Jeudi, les forces nigérianes ratissaient l’État de Borno, dans le nord-est du pays, près de la frontière avec le voisin camerounais, pour tenter de localiser les sept otages français, parmi lesquels quatre enfants âgés de 5 à 12 ans.

Jeudi matin, le sort des otages a fait l’objet d’informations contradictoires annonçant leur libération avant un démenti formel opposé par les autorités françaises. Dans le courant de la journée, le gouvernement français a coupé net aux informations faisant état de la libération des otages, annoncée pourtant dans la matinée par une source militaire camerounaise. « Le Quai d’Orsay dément l’information selon laquelle les otages français seraient libérés », a indiqué le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué. Un officier supérieur de l’armée camerounaise avait auparavant affirmé que les otages étaient « sains et saufs » et « aux mains des autorités nigérianes ». « Ils ont été retrouvés abandonnés dans une maison dans la localité de Dikwa », à une centaine de kilomètres de la frontière camerounaise, avait-il dit. Selon lui, les otages devaient « être remis aux autorités camerounaises à Kousseri », ville située dans l’extrême nord du Cameroun, frontalier du Tchad.

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Prudence

Jeudi soir, devant la presse, le président français François Hollande a indiqué que la priorité était « d’abord d’identifier la place exacte où (ils) seraient retenus, sans doute en deux groupes », avant d’envisager « comment nous pourrions les faire libérer dans les meilleures conditions ». « Nous sommes en pleine coopération avec les autorités nigérianes et camerounaises pour localiser l’endroit où seraient retenus nos ressortissants », a-t-il ajouté.

Au Nigeria, les forces de sécurité concentraient leurs recherches dans le nord-est du pays, dans l’État de Borno. « Selon nos informations, les ravisseurs pourraient retenir leurs otages dans la région de Dikwa », proche du Cameroun, a indiqué une source sécuritaire. « Mais nous ne connaissons pas l’endroit précis (…) nos confrères des services de l’immigration sont mobilisés et nous avons des ordres stricts pour mener cette opération avec prudence », a-t-elle dit.

La famille Moulin-Fournier, dont le père, Tanguy, travaille pour GDF-Suez à Yaoundé, était en vacances dans le nord du Cameroun. Leur voiture a été interceptée mardi matin, près de la localité de Dabanga, par des hommes armés circulant à moto qui les ont ensuite emmenés au Nigeria.

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"Discrétion et détermination"

Il s’agit du premier enlèvement de Français depuis le début de la guerre lancée par la France le 11 janvier au Mali pour déloger des groupes islamistes armés qui occupaient le nord du pays. Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a déclaré jeudi que « ces rumeurs de libération (des otages) ne sont pas fondées malheureusement ». Quand « il s’agit d’une prise d’otage, il y a deux règles à respecter la discrétion et la détermination, et je respecterai ces deux règles », a-t-il ajouté.

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L’enlèvement de la famille n’a pas été revendiqué, mais le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait mis en cause le groupe islamiste Boko Haram, très actif dans le nord-est du Nigeria, auteur de nombreux attentats meurtriers dans ce pays.

Boko Haram affirme combattre pour la création d’un État islamique au Nigeria, mais ses revendications ont déjà changé plusieurs fois et des bandes criminelles agissent aussi en se faisant passer pour des membres du groupe radical. Un autre groupe islamiste nigérian, qui pourrait être une faction de Boko Haram, Ansaru, a pour sa part revendiqué l’enlèvement d’un ingénieur français dans le nord-ouest du Nigeria en décembre et celui de sept étrangers le week-end dernier dans l’État de Bauchi (nord). Les enlèvements contre rançon par des bandes criminelles sont fréquents au Nigeria.

Mais un lien entre l’enlèvement de la famille et l’intervention française au Mali a aussi été évoqué. Avec les sept personnes kidnappées au Cameroun, quinze otages français sont actuellement détenus en Afrique.

(Avec AFP)

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