Pistorius : la thèse de l’accident contredite, de la « testostérone » retrouvée à son domicile
Lors de son deuxième jour d’audience, Oscar Pistorius apparaît de plus en plus en difficulté. Un produit dopant, de la « testostérone », et des seringues ont été retrouvés chez lui, selon la police. Et selon le procureur, un témoin a entendu une dispute à son domicile le soir du drame. De quoi remettre en cause la version du sportif, celle du meurtre par « accident » de sa compagne Reeva Steenkamp.
Accusé du meurtre de Reeva Steenkamp, qui a été incinérée mardi à Port Elizabeth, Oscar Pistorius voit sa situation judiciaire se compliquer. Alors qu’il avance la thèse de l’accident, prétendant avoir confondu la sa compagne de 29 ans avec un voleur, plusieurs éléments accablants viennent s’ajouter à un dossier déjà lourd.
Mercredi 20 février, le procureur Gerrie Nel a tous d’abord affirmé qu’un témoin avait entendu l’athlète se disputer violemment avec Reeva Steenkamp la nuit du drame. Or la veille, à l’ouverture de la première audience – qui vise à statuer sur la demande de libération sous caution formulée par la défense – Pistorius avait déclaré que la soirée s’était bien passée et que le couple s’était endormi après 22H00.
Selon sa version des faits, le sportif ne s’était réveillé que peu de temps avant le meurtre et avait tiré sur la porte des toilettes, craignant qu’un voleur ne se soit introduit pas la lucarne et croyant que sa petite amie était encore au lit. Mais le procureur, qui suit la piste de la préméditation, n’a pas eu de mal a jeter plus que l’ombre d’un doute sur ces affirmations.
"Victime habillée"
« La victime était habillée au moment des tirs », a-t-il précisé, ce qui cadre assez mal avec le réveil en pleine nuit. « Reeva Steenkamp portait un short blanc et un haut noir et était couverte de serviettes au moment où les secours sont arrivés », a-t-il dit. En outre, l’angle des tirs indique selon lui une intention particulière : celle de nuire à quelqu’un assis sur les toilettes, à une distance d’1,5 mètre.
« Il a tiré directement sur les toilettes, en direction de la cuvette », a-t-il ajouté. Et l’enquêteur Hilton Botha de préciser, après avoir présenté un plan des lieux à la cour : « Quand vous ouvrez la porte, le siège des toilettes se trouve à votre gauche. Il faut donc se tourner un peu et tirer en angle pour toucher les toilettes ». Mais celui-ci n’a encore aucune preuve d’experts de ce qu’il avance.
Selon l’enquêteur, qui est arrivé à 04H15 du matin au domicile de l’athlète, à Pretoria ce jeudi 14 février, jour de la Saint Valentin, il y a eu trois impacts de balle : « à la tête à droite au-dessus de l’oreille, au coude droit – et la balle a cassé le bras – et à la hanche droite. (…) J’ai trouvé la personne décédée sur gisant sur le sol au pied des escaliers au rez-de-chaussée. Elle avait déjà été déclarée décédée par les ambulanciers ». Une version qui cadre avec celle de Pistorius, qui avait affirmé que la jeune-femme était morte dans ses bras.
Les crises de violence incontrôlée peuvent cependant être un effet secondaire des stéroïdes anabolisants, phénomène connu sous le nom de "roid rage".
Le policier a par ailleurs annoncé que l’accusé, féru d’armes à feu, serait également poursuivi pour détention illégale de munitions. « Nous avons trouvé une boîte de calibre .38. Il n’est pas en possession d’une licence pour posséder des .38 », a-t-il déclaré.
Parallèlement, l’hypothèse d’une crise de folie meurtrière du sportif s’est trouvé crédibilisée par la découverte de produits dopants interdits à son domicile. « Nous avons trouvé deux boîtes de testostérone et des seringues dans la chambre de Pistorius », a déclaré un enquêteur devant le tribunal de Pretoria où comparaît l’athlète.
« Il s’agit d’un remède à base de plantes, il a le droit de l’utiliser et il l’a utilisé auparavant », a affirmé au juge l’avocat de Pistorius, Barry Roux. Un porte-parole du Comité paralympique international, Craig Spence, a pour sa part indiqué à l’AFP que le champion avait subi deux contrôles antidopage pendant les Jeux Paralympiques de Londres-2012, et qu’ils s’étaient révélés négatifs. Les crises de violence incontrôlée peuvent être un effet secondaire des stéroïdes anabolisants, phénomène connu sous le nom de « roid rage ».
(Avec AFP)
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