Génocide : en Norvège, un Rwandais écope de 21 ans de prison

La justice norvégienne a condamné, jeudi 14 février, un Rwandais à 21 ans de prison, la peine maximale, pour sa participation au génocide de 1994. Une première pour un pays scandinave.

Environ 800 000 personnes ont trouvé la mort lors du génocide de 1994. © Reuters

Environ 800 000 personnes ont trouvé la mort lors du génocide de 1994. © Reuters

Publié le 14 février 2013 Lecture : 1 minute.

Sadi Bugingo, un Hutu de 47 ans vivant en Norvège depuis une dizaine d’années, a été rattrapé par son passé. Cet ancien homme d’affaires, aujourd’hui agent d’entretien, a été condamné jeudi 14 février par la justice norvégienne à 21 ans de prison pour sa participation au génocide de 1994. Son avocat qui avait plaidé l’acquittement, a interjeté appel dès le verdict connu.

Se fondant sur de nombreux témoignages, les trois juges norvégiens ont suivi les réquisitions du parquet, infligeant à l’accusé la peine maximale prévue par la loi. Ils l’ont reconnu coupable d’avoir contribué au massacre de plus d’un millier de Tutsis qui pensaient avoir trouvé refuge dans un bâtiment municipal, dans l’enceinte d’une église catholique et dans un hôpital.

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Selon le tribunal, « les meurtres étaient minutieusement planifiés et l’accusé a indubitablement agi avec préméditation. (…) Il veillait à ce que le massacre des réfugiés (tutsis) soit perpétré conformément à ce qui avait été prévu ».

Caractère "bestial" des crimes

Au cours de ce premier procès pour génocide dans un pays scandinave, Sadi Bugingo n’a cessé de clamer son innocence. La Cour ne lui a reconnu aucune circonstance atténuante, relevant le caractère « bestial » des crimes commis à l’aide de machettes, de bâtons et de massues, qui étaient parfois suivis de profanation des corps.

Pour sa défense, Sadi Bugingo a affirmé ne pas avoir été présent au moment des tueries. Il a également mis en avant le fait qu’il était marié à une Tutsie. Et prétend même avoir sauvé la vie de nombreux membres de cette ethnie pendant le génocide.

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Mais les juges ont estimé qu’il n’était pas rare que des génocidaires aient entretenu des liens familiaux et amicaux avec des Tutsis, ni même qu’ils aient tiré parti de leur position pendant le génocide pour protéger certains d’entre eux.

(Avec AFP)

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