Renoncement de Benoît XVI : un nouveau pape « désigné pour Pâques »

Annoncée lundi 11 février, la démission du pape Benoît XVI a été fixée « au 28 février, à 20 heures » (19 heures GMT). Un nouveau souverain pontife devra être désigné « pour Pâques » le 31 mars, ont annoncé les autorités du Vatican.

Le pape Benoît XVI annonce sa démission, au Vatican, le 11 février 2013 à Rome. © AFP

Le pape Benoît XVI annonce sa démission, au Vatican, le 11 février 2013 à Rome. © AFP

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Publié le 12 février 2013 Lecture : 2 minutes.

C’est une première dans l’histoire de l’Église catholique moderne. En annonçant qu’il quittait ses fonctions, lundi 11 février, le pape Benoît XVI (85 ans) a surpris les fidèles du monde entier. Son départ prendra effet « le 28 février, à 20H00 » (19H00 GMT). Un nouveau souverain pontife sera désigné « pour Pâques » le 31 mars, a aussitôt précisé le porte-parole de Benoît XVI, le père Federico Lombardi. Un conclave doit être organisé dans les 15-20 jours suivant le renoncement, a indiqué le porte-parole. Benoît XVI n’y participera pas – il a plus de 80 ans – et se retirera provisoirement dans la résidence d’été des papes à Castel Gandolfo puis dans un monastère dans l’enceinte du Vatican.

Dans son annonce en latin traduite par le Vatican, Benoît XVI a dit être « parvenu à la certitude que (ses) forces, en raison de l’avancement de son âge, ne lui permettent plus d’exercer de façon adéquate le ministère » de pape et évêque de Rome. « Le pape nous a pris un peu par surprise », a reconnu son propre porte-parole. Selon le père Lombardi, « personne ne lui a suggéré ni ne l’a poussé à cela » et « il n’y aucune maladie en cours qui aurait influé sur cette décision ». « Le pape a senti ses forces diminuer ces derniers mois et l’a reconnu avec lucidité », a-t-il ajouté.

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Le frère du pape, Georg Ratzinger, a confié au quotidien allemand Die Welt qu’il était au courant depuis des mois de cette décision : « Mon frère souhaite plus de tranquillité dans sa vieillesse », a-t-il expliqué. Selon le directeur de l’Osservatore Romano, Benoît XVI a pris sa décision secrètement après son voyage éprouvant au Mexique et à Cuba en mars 2012.

Les réactions à ce « coup de tonnerre dans un ciel serein », selon le doyen des cardinaux Angelo Sodano, ont afflué du monde entier. Le président américain Barack Obama a offert ses « remerciements » et ses « prières » au pape. En pleine campagne électorale, le chef du gouvernement italien démissionnaire, Mario Monti, s’est dit « très secoué par cette annonce inattendue », et son rival Silvio Berlusconi a exprimé son « admiration face à un geste de grande responsabilité ».

Quel successeur ?

Le président français, François Hollande, a qualifié la décision du pape d’« éminemment respectable », tandis que la chancelière allemande Angela Merkel a exprimé son « plus grand respect ».

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Sa démission ouvre la voie à toutes les spéculations sur le nom de son successeur. Et la décision du pape de partir à cause de son âge aura « beaucoup d’influence sur le choix d’un nouveau pape », a souligné le vaticaniste Marco Politi. L’archevêque de Bordeaux, Mgr Jean-Pierre Ricard, l’un des cardinaux électeurs appelés à désigner le futur pape, a pour sa part estimé qu’« on évitera de prendre parmi les plus âgés », car « ce que Benoît XVI a manifesté, c’est que c’est une charge très lourde ».

« Ce ne sera pas forcément un Européen, cela peut être un Sud-américain, un Philippin, un Africain », a-t-il encore avancé. Le cardinal ghanéen Peter Turkson, un Italien, l’archevêque de Milan Angelo Scola, ou un Canadien, le cardinal Marc Ouellet, font figures de favoris.

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(Avec AFP)
 

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