Gabon Oil Company compte produire son premier baril en 2014
Gabon Oil Company, créé en 2011 pour défendre les intérêts du Gabon dans le secteur pétrolier, entend passer à la vitesse supérieure. La société d’État devrait produire son premier baril de pétrole en 2014.
Gabon Oil Company (GOC), société nationale mise sur pied en 2011 pour gérer les participations de l’État dans les sociétés pétrolières actives sur son territoire, entend ajouter une nouvelle corde à son arc : la production de pétrole à son propre compte. L’entreprise, détenue à 60% par l’État gabonais, devrait produire son premier baril de pétrole dès 2014, assure Étienne Ngoubou, ministre du Pétrole, de l’Énergie et des Ressources hydrauliques.
Jusqu’à la création de cette structure, le Gabon n’avait qu’un rôle passif dans l’industrie pétrolière et ne recevait que la contrepartie financière de ses parts dans les sociétés exploitant le pétrole. Depuis deux ans, GOC assume un rôle de plus en plus central dans le contrôle des participations de l’État, de l’exploration jusqu’à la commercialisation en passant par l’exploitation. Il a conclu des accords d’enlèvement de brut avec Shell Gabon et Total Gabon (les deux principales entreprises du secteur) grâce auxquels le Gabon pourra lui-même suivre la chaîne de commercialisation du pétrole.
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Une nouvelle étape dans la transformation de l’industrie pétrolière
Le passage de la compagnie nationale à la production directe de pétrole marquerait une nouvelle étape dans la transformation du secteur des hydrocarbures gabonais. Le grand audit de cette industrie, confié en mai 2011 par l’État au cabinet Alex Stewart International, en vue « de mieux cerner les flux financiers issus de l’industrie pétrolière et de renforcer sa gouvernance » continue de faire des remous.
Car c’est sans surprise que le premier baril produit pour son propre compte par GOC devrait provenir du champ d’Obangué, préalablement opéré par Addax Petroleum. En décembre 2012, le gouvernement gabonais retirait l’exploitation du site à la filiale du chinois Sinopec pour non-respect de ses obligations contractuelles, notamment en termes de droits de douane. Le 28 juin 2013, après six mois de réquisition des salariés du groupe chinois sur ce site, le Gabon et GOC signaient un contrat d’exploitation du champ, au nom de l’État.
Le producteur national favorisé ?
L’annonce d’une production autonome sur le champ d’Obangué à partir de 2014 pourrait néanmoins exacerber les inquiétudes actuelles sur les ambitions réelles du gouvernement. En effet, elle intervient après la décision du ministère du Pétrole, en juin 2013, de ne pas renouveler la licence d’exploitation du site off-shore de Tsiengui, principal bloc exploité par Sinopec, à son expiration en 2015. L’opérateur chinois pourrait y voir une opération à peine déguisée en faveur du nouveau champion national, malgré les dénis répétés des autorités gabonaises.
D’ailleurs, les motifs invoqués par le gouvernement (corruption et fraude fiscale) sont contestés par Addax Petroleum qui a lancé deux procédures judiciaires contre le Gabon et le cabinet Alex Stewart International devant la Cour internationale d’arbitrage de Paris.
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