Algérie : Djezzy privé de 3G ?

Alors que l’opérateur de téléphonie mobile algérien Djezzy reste dans l’expectative concernant son rachat par l’État algérien, la licence 3G pourrait lui être refusée.

Djezzy est le premier opérateur algérien avec 17 millions d’abonnés. © DR

Djezzy est le premier opérateur algérien avec 17 millions d’abonnés. © DR

Publié le 23 août 2013 Lecture : 2 minutes.

Énième rebondissement dans l’affaire opposant l’État algérien et Djezzy. Cette fois-ci l’opérateur, numéro un dans le pays avec 17 millions d’abonnés, pourrait ne pas obtenir de licence 3G. « Djezzy, relevant d’Orascom Telecom Algérie (OTA), a été pénalisé et il doit régler son dossier avec la Banque d’Algérie pour pouvoir soumissionner pour une licence de téléphonie mobile de 3e génération (3G) », a déclaré le 22 août Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des technologies de l’information et de la communication, cité par l’agence de presse APS.

Cahier des charges

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Le cahier des charges pour l’obtention d’une licence 3G a été retiré par les trois opérateurs (Djezzy, Mobilis et Nedjma) le 15 août dernier, mais il contient « des dispositions qui exigent des soumissionnaires l’obtention d’un quitus de la part de la Banque d’Algérie pour pouvoir bénéficier d’une licence d’exploitation », a ajouté Moussa Benhamadi. Or Djezzy a été condamné en 2010 par la Banque d’Algérie à une amende de 193 millions de dollars pour non respect de la réglementation des changes. Conséquence : « L’opérateur Djezzy a été interdit de transférer ses avoirs vers l’étranger et cela l’empêche d’accéder au futur marché de la 3G en Algérie », a rappelé le ministre ce jeudi.

Même si le contentieux fiscal a été depuis résolu, Djezzy est toujours dans l’impossibilité d’importer le matériel nécessaire à la 3G, ce qui le retarde par rapport à ses deux autres concurrents. Joint par téléphone, la direction de Djezzy se refuse officiellement à tout commentaire.

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En conflit depuis plusieurs années avec l’Algérie concernant sa valorisation, Djezzy – détenu par le groupe russo-norvégien Vimpelcom – attend toujours son rachat par l’État. Les négociations piétinent et l’affaire est en procédure devant l’arbitrage international. Cette situation explique en grande partie le retard pris par le pays dans l’adoption de la 3G, malgré les nombreuses annonces faites depuis deux ans. Pour certains observateurs, cette sortie médiatique serait une tactique pour faire baisser la valorisation de l’opérateur, estimée entre 5 et 7 milliards de dollars. Aucun élément de réponse n’est disponible à ce stade, mais le vaudeville du déploiement de la 3G en Algérie continue.

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