Trois nouveaux pays réclament un remboursement des aides versées à l’Ouganda

L’Ouganda a bénéficié d’aides au développement versées par la Norvège, la Suède et le Danemark. Aujourd’hui, les pays scandinaves, à l’instar de l’Irlande en novembre dernier, lui demandent de rembourser les sommes qui ont été détournées par les fonctionnaires du cabinet du Premier ministre.

Amama Mbabazi, Premier ministre de l’Ouganda. © AFP

Amama Mbabazi, Premier ministre de l’Ouganda. © AFP

Publié le 30 janvier 2013 Lecture : 2 minutes.

Au mois de novembre dernier, l’Irlande affirmait que l’Ouganda s’était engagé à lui rembourser 4 millions d’euros. Dublin venait en effet de découvrir que la somme, destinée à la reconstruction du nord de ce pays d’Afrique de l’Est – région qui a été dévastée par des décennies de conflit -, avait été détournée par les fonctionnaires du cabinet du Premier ministre, Amama Mbabazi. Aujourd’hui, c’est au tour de trois nouveaux pays d’exiger un remboursement : la Norvège, la Suède et le Danemark.

« Nous avons demandé à être remboursés de 23 millions de couronnes (3,1 millions d’euros) et on nous a promis que nous le serions », a déclaré Astrid Versto, porte-parole du ministère norvégien de l’Aide au développement. Le Danemark a, lui, annoncé avoir reçu l’assurance que la totalité de son aide de 10 millions de couronnes danoises (1,3 million d’euros) lui serait rendue. En Suède, une porte-parole de l’Agence d’aide au développement international (Sida) a indiqué que des négociations étaient en cours pour le remboursement de 45 millions de couronnes suédoises (5,2 millions d’euros). Contrairement aux autres donateurs qui exigent la restitution de toutes les sommes versées, la Norvège ne demande que le remboursement des montants détournés. « L’aide norvégienne était versée sur un compte spécifique et on a donc un meilleur contrôle de l’usage qui a été fait de notre argent, alors que les autres pays abondaient un compte commun », a expliqué Mme Versto.

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Suspensions des aides

Après que l’Irlande eut décidé de suspendre, début novembre, les 16 millions d’aide à l’Ouganda pour 2013 et exigé un remboursement, la Grande-Bretagne avait également gelé ses versements. Les sommes étaient initialement destinées aux régions ravagées par 20 ans de guerre contre l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), sanglante rébellion tristement célèbre pour ses enlèvements d’enfants et qui a sévi jusqu’en 2006 dans le Nord de l’Ouganda, avant d’en être chassée. Selon un indice dressé par l’ONG Transparency International, l’Ouganda arrive au 130e rang des pays perçus comme les moins vertueux en matière de corruption sur une liste de 174 États. Le Premier ministre Amama Mbabazi a assuré ne pas avoir été au courant des malversations et rejeté les appels à la démission.
Si aucun remboursement d’aide au développement n’a encore été effectué jusqu’à aujourd’hui, des suspensions de versement ont cependant déjà été pratiquées. La Grande-Bretagne a notamment renoncé à son apport de 21 millions de livres (26 millions d’euros) au Rwanda pour le mois de décembre, en raison des engagements de Kigali aux côtés de la rébellion du M23 en République démocratique du Congo (RDC). Quatre autres pays– les États-Unis, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suède – ont également cessé de verser une partie de leur aide.

(avec AFP)

 

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