Tombouctou reprise, conférence des donateurs internationaux au siège de l’UA

Au lendemain de la reprise de Tombouctou par les armées française et malienne, le président ivoirien s’est exprimé mardi 29 janvier à la tribune de la conférence des donateurs internationaux – au siège de l’Union africaine (UA) – destinée à financer le déploiement de la Misma et la restructuration de l’armée malienne.Selon Alassane Ouattara, 8 000 soldats doivent être déployés, et 950 millions de dollars sont nécessaires à la reconstruction du Mali.  

Un hélicoptère de l’armée française à Sévaré. © AFP

Un hélicoptère de l’armée française à Sévaré. © AFP

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Publié le 29 janvier 2013 Lecture : 3 minutes.

La conférence de donateurs internationaux destinée à financer le déploiement d’une force africaine au Mali et la restructuration de l’armée malienne s’est ouverte, mardi 29 janvier, à Addis Abeba, au siège l’Union africaine (UA), au lendemain de la reprise de Tombouctou par les armées française et malienne. Les pays africains, mais aussi l’Union européenne, le Japon ou encore les États-Unis participent à la conférence.

Guerre contre le terrorisme

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À la tribune, Alassane Ouattara a estimé que 8 000 soldats devaient être déployés, et 950 millions de dollars étaient nécessaires à la reconstruction du Mali. « La guerre contre le terrorisme concerne tout le monde », a ajouté le président ivoirien.

L’UA doit financer 10% de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma). Les Nations unies ont mis en place deux Trust Funds, des fonds fiduciaires, pour recueillir les dons. L’un a été établi au bénéfice de la Misma, les troupes de la Cedeao et leurs renforts tchadiens et burundais. L’autre bénéficiera à l’armée malienne. Le Japon, lui, s’est engagé mardi à verser 120 millions de dollars pour aider à stabiliser le Mali et le Sahel. Samedi, les chefs des états-majors ouest-africains, dont les contingents doivent former le gros de la Misma, avaient décidé de faire passer leurs effectifs promis de 4 000 à 5 700 hommes. Le Tchad a séparément promis plus de 2 000 soldats.

Le président malien de la transition, Dioncounda Traoré, s’est également exprimé en début de conférence : « Nous sommes là pour trouver les ressources nécessaires pour combattre le terrorisme international qui est un ennemi commun », a-t-il dit en multipliant les remerciements. « Le monde entier est réuni ici, c’est très bien pour le Mali, » a déclaré le ministre malien des Affaires étrangères,Tieman Coulibaly, avant le début des travaux .

Tombouctou reprise

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Lundi, soldats français et maliens sont entrés dans la cité historique de Tombouctou. « Aucun coup de feu n’a été tiré » pour reprendre la ville occupée depuis neuf mois par les jihadistes, a confirmé lundi le colonel Frédéric Gout. Pour reprendre le contrôle de Tombouctou (900 km au nord de Bamako), « une force franco-malienne est arrivée par le sud, avec un raid blindé, et est allée jusqu’à l’aéroport. Parallèlement, il y avait une opération aéroportée avec des parachutistes qui se sont emparés de la partie nord », relate l’officier.

« Nous sommes arrivés les premiers avec nos hélicoptères et nous nous sommes vite rendu compte, avec nos caméras thermiques, qu’il n’y aurait pas de danger dans cette opération ». Pas non plus, finalement, de « résistance passive, avec des pièges », comme les militaires pouvaient le redouter, explique-t-il.

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"Aucune résistance"

Si les soldats n’ont rencontré « aucune résistance », c’est que « tous les jihadistes avaient quitté la ville depuis certainement quelques temps », insiste le colonel français. « Ils étaient partis ailleurs et je suppose qu’ils sont en train de se regrouper vers le nord » du Mali. Selon une source de sécurité malienne, les principaux responsables des groupes armés, Iyad Ag Ghaly, chef d’Ansar Eddine (défenseurs de l’islam) et l’Algérien Abou Zeid, l’un des émirs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), se sont réfugiés dans les montagnes de Kidal, à 1 500 km de Bamako.

La prise de la ville de Gao par les forces française et malienne a en revanche occasionnée des combats. « Les forces spéciales françaises ont connu des accrochages brefs mais intenses avec des terroristes en prenant le contrôle du pont sur le Niger au sud de la ville », a expliqué lundi soir le porte-parole de l’état-major des armées françaises, le colonel Thierry Burkhard lors d’un point-presse. Les combats ont fait 25 morts : « Quinze terroristes ont été neutralisés (ils sont morts, NDLR), a précisé le porte-parole. Un peu plus tard, au nord de la ville dans la nuit de samedi à dimanche, deux pick-up ont été détruits et dix terroristes neutralisés. »

(Avec AFP)
 

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