Mali : après Gao, les soldats français et maliens contrôlent Tombouctou
Les armées française et malienne ont pris le contrôle total de Tombouctou, lundi 28 janvier. La veille au soir, elles avaient déclenché une opération terrestre et aérienne, maîtrisant rapidement l’aéroport et les différents accès menant à la mythique « Cité aux 333 saints ».
Mis à jour à 18h45.
Contrôlée depuis neuf mois par les islamistes radicaux, la ville de Tombouctou, dont le patrimoine a été saccagé au nom de la charia, a été reprise lundi 28 janvier par les militaires français et maliens. « Les armées malienne et française sont entrées lundi après-midi dans la ville de Tombouctou », cité mythique du nord du Mali qu’elles contrôlent désormais totalement, a appris l’AFP de sources concordantes.
« L’armée malienne et l’armée française contrôlent totalement la ville de Tombouctou. Tout est sous contrôle », a déclaré un colonel de l’armée malienne qui n’a pas souhaité être nommé. L’information a été confirmée depuis Bamako par le maire de Tombouctou, Hallé Ousmane, qui a déclaré que sa ville venait de tomber au mains des Français et des Maliens, qui contrôlent désormais la « Boucle du Niger », située entre les deux principales villes du Nord, Tombouctou et Gao.
La carte de l’intervention militaire internationale au Mali :
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Manuscrits brûlés
Soldats français et maliens avaient pris dans la nuit de dimanche à lundi le contrôle de l’aéroport et des principaux accès à la ville avant d’y entrer. Les militaires ont opéré une manoeuvre conjointe, terrestre et aérienne (largage de parachutistes), pour prendre le contrôle des accès de Tombouctou, ville-phare de l’islam en Afrique subsaharienne, située à 900 km au nord-est de Bamako.
Avant l’arrivée des soldats des deux armées, les islamistes ont détruit de précieux manuscrits conservés depuis des siècles dans cette ville classée au patrimoine mondial de l’humanité. L’Institut des hautes études et de recherches islamiques Ahmed Baba, abritant entre 60 000 et 100 000 manuscrits, dont certains remontent à l’ère pré-islamique, a été incendié par les islamistes. Il s’agit d’un « véritable crime culturel », a dénoncé le maire de la ville, qui a été la capitale intellectuelle et spirituelle de l’islam en Afrique aux XVe et XVIe siècles.
De son côté, le président français François Hollande a estimé lundi que la France et ses partenaires africains étaient en train de gagner la bataille au Mali, et qu’il appartiendrait aux forces africaines de poursuivre les terroristes au nord du pays. « Nous sommes en train de gagner cette bataille, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à l’Élysée, confirmant la reprise de Gao et Tombouctou. La France n’a pas vocation à rester au Mali. En revanche, notre devoir c’est de faire en sorte que nous puissons permettre aux forces africaines de donner au Mali une stabilité durable ».
(Avec AFP)
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