Tunisie : le directeur de Businessnews.com condamné pour diffamation
Un tribunal de l’Ariana (banlieue de Tunis) a condamné par contumace, le 8 janvier, à quatre mois de prison le directeur du site Businessnews.com dans une obscure affaire de diffamation datant de 2010, avant la chute de Ben Ali. L’intéressé s’est pourvu en appel.
![Nizar Bahloul, directeur du site tunisien businessnews.com. © Businessnews.com](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/01/28/028012013153150000000eee.jpg)
Nizar Bahloul, directeur du site tunisien businessnews.com. © Businessnews.com
Nizar Bahloul ne comprend pas. Le directeur du site businessnews.com a appris, il y a quelque jours, avoir été condamné le 8 janvier par contumace à quatre mois de prison par un tribunal de l’Ariana (banlieue de Tunis) pour diffamation. Il aurait relayé en 2010 des accusations de corruption portées contre l’ancien ambassadeur de Tunisie à Abou Dhabi.
« Cette affaire est devant la justice depuis 2011, (l’ex-ambassadeur) avait perdu ses recours, je ne comprends pas pourquoi nous n’avons pas été convoqués pour ce nouveau procès alors qu’on supposait l’affaire close », a déclaré Bahloul, lundi 28 janvier. Un deuxième procès sera organisé à sa demande « avant la fin février », a-t-il précisé. Ce pourvoi étant suspensif, le prévenu ne devrait pas être placé en détention.
« Le second procès devrait avoir lieu. Contacté par l’AFP, le ministère de la Justice n’a pas souhaité se prononcer sur cette affaire. « Le ministère ne se mêle pas d’une affaire où l’accusé peut encore faire appel », a déclaré Adel Riahi, le porte-parole du ministère, assurant ne pas pouvoir donner d’informations.
Détournements
En 2010, buisnessnews.com, alors considéré comme proche du pouvoir, avait publié un article accusant l’ambassadeur de Tunisie à Abou Dhabi, Ahmed Ben Mustapha, de détourner les salaires des employés de l’ambassade.
La famille du diplomate, qui avait été condamné à six ans de prison à l’époque avant d’être relaxé après la révolution, a expliqué que l’ex-ambassadeur avait été la victime d’un conflit avec la famille Ben Ali et que Nizar Bahloul s’était fait le porte-voix des accusations du régime. « Ahmed Ben Mustapha a été diffamé non seulement par Businessnews mais dans beaucoup d’autres journaux qui ont relayé l’affaire. L’honneur de la famille Ben Mustapha a été jetée en pâture à l’opinion publique », écrit Jamila, la sœur du diplomate, dans une tribune publiée dimanche par le site kapitalis.com. « Pour nous, justice a été rendue après des longues années de calvaire », a-t-elle ajouté.
La condamnation de Bahloul a été prononcée sur la base de l’article 128 du code pénal. Cet article, qui date de l’époque Ben Ali, prévoit des peines allant jusqu’à deux ans de prison pour des accusations sans fondement à l’adresse d’un fonctionnaire par voie de presse.
(Avec AFP)
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