Les parlements des Grands lacs condamnent le M23 et les FDLR
À Kinshasa, les parlementaires de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL), réunis du 22 au 24 janvier, se sont accordés pour condamner l’action des groupes armés dans la région, principalement celle du M23 et des FDLR.
Parallèlement aux pourparlers difficiles entre le gouvernement congolais et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) à Kampala, les délégués de douze parlements (RDC, RCA, Congo-Brazzaville, Angola, Zambie, Tanzanie, Kenya, Soudan, Soudan du Sud, Rwanda, Burundi et Ouganda) se sont donnés rendez-vous à Kinshasa pour se pencher sur « les problèmes qui préoccupent la région » : situation sécuritaire à l’est de la RDC et en Centrafrique, les négociations entre les deux Soudans et la persistance des violences sexuelles.
Début des travaux de la III eme Assemblée générale du #FP-CIRGL à Kinshasa twitter.com/jcmokeni/statu…
— Mokeni Ataningamu (@jcmokeni) 23 janvier 2013
Après trois jours d’âpres discussions, les parlementaires de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL) sont parvenus le 24 janvier à adopter une déclaration commune et trois résolutions. « Comme on pouvait s’en douter, le Rwanda a une fois de plus joué au parrain protecteur des rebelles du M23 », a lâché un membre de la délégation congolaise à la sortie de la salle de réunion. Une preuve de plus que « Kigali est bien derrière ce mouvement rebelle », a-t-il tranché. Mais, pour les représentants du parlement rwandais, il était inadmissible que le forum « se borne à ne condamner que le M23 » alors qu’il existe plusieurs autres groupes armés actifs dans la partie orientale de la RDC.
M23 et FDLR dans le même sac
Des tractations se sont donc poursuivies toute la soirée pour aboutir à la condamnation par tous des « violations graves des droits de l’homme et des règles de base du droit international humanitaire perpétrées à Goma et dans le Nord-Kivu par le mouvement rebelle M23, les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et autres », invitant le Conseil de sécurité des Nations unies à « procéder dans le meilleur délai […] à la requalification du mandat de la Mission de l’ONU au Congo (Monusco) afin de lui permettre d’imposer la paix en cas de nécessité ».
À en croire le secrétaire exécutif de la CIRGL, Ntumba Luamba, le Conseil de sécurité de l’ONU adoptera, « d’ici le mois de février », la résolution sur le déploiement d’une Force internationale neutre à l’est de la RDC. Autrement dit, « si le M23 refuse de s’inscrire dans la logique de paix et de réconciliation telle que fixée par les chefs d’État de la région, il sera considéré comme une force négative par la Force internationale neutre », a-t-il déclaré.
Les parlementaires de la région ont également demandé aux gouvernements de leurs pays respectifs de « poursuivre les efforts et actions en cours pour l’élimination totale des activités criminelles et terroristes de la LRA en République centrafricaine ». Un appel leur a été aussi lancé pour « combattre efficacement les violences sexuelles » dans la région.
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Par Trésor Kibangula, envoyé spécial à Kinshasa
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