Attaque d’In Amenas : une « aide logistique » venue de Libye ?

Selon une source très proche des groupes jihadistes libyens, citée par l’AFP sous couvert de l’anonymat, le commando islamiste qui a mené la prise d’otages meurtrière sur un site gazier d’In Amenas aurait bénéficié d’une « aide logistique fournie depuis la Libye ».

Le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, lors de sa conférence de presse le 21 janvier. © AFP

Le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, lors de sa conférence de presse le 21 janvier. © AFP

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Publié le 22 janvier 2013 Lecture : 3 minutes.

Mis à jour le 23/01/13 à 8h50

Quatre jours après la fin de la prise d’otage du site gazier d’In Amenas, la tension restait palpable, mercredi 23 janvier, dans cette petite ville industrielle située à 1 300 km au sud-est d’Alger. Des témoins, convaincus que « plusieurs terroristes se trouvent dans la ville et ses environs », ont fait état d’échanges de tirs.

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« La sécurité a été renforcée sur tous les sites et les barrages, doublés », a-t-on indiqué de source sécuritaire. « Désormais, c’est l’armée qui surveille Tigantourine, le complexe gazier, et pour tous les autres sites du pays, les effectifs des agents de sécurité ont été doublés et l’armement renforcé », a-t-on ajouté.

Debdab, le poste frontalier avec la Libye (210 km au nord-est d’In Amenas), devient zone militaire, a-t-on aussi indiqué. Mardi, une source très proche des groupes extrémistes libyens a confié à l’AFP, sous couvert de l’anonymat, que le commando qui a mené l’attaque aurait bénéficié d’une « aide logistique fournie depuis la Libye », sans préciser sa nature. Les islamistes libyens ont notamment été chargés d’établir le contact entre les ravisseurs et les médias, précise l’AFP.

Incertitudes sur le sort de plusieurs otages

Bob Dudley, le patron de BP, a précisé mardi qu’il « craignait le pire » pour quatre de ses salariés portés disparus. « Nous sommes gravement préoccupés pour ces collègues et redoutons qu’il y ait un mort ou plus parmi eux », a-t-il déclaré. Dans le même temps, une source sécuritaire a indiqué à l’AFP sous couvert d’anonymat qu’il n’y avait « toujours pas de nouvelles des cinq étrangers disparus ». Sept des 38 corps de victimes du commando restent à identifier, indiquait lundi le Premier ministre Abdelmalek Sellal en annonçant le bilan de l’attaque.

Des experts médico-légaux norvégiens sont arrivés mardi d’Oslo pour contribuer à l’identification des victimes, car cinq Norvégiens sont manquants. Trois Britanniques ont péri dans l’attaque tandis que trois autres sont présumés morts. Trois Japonais et un Malaisien sont également manquants, ont indiqué les autorités des deux pays.

« Le site gazier est tellement grand que nous sommes encore en train de chercher des corps, notamment ceux d’étrangers portés disparus », ont indiqué des sources locales, en référence à la quinzaine d’hectares du complexe. (Avec AFP).

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La source islamiste a précisé que les extrémistes libyens n’avaient aucun lien organisationnel avec le groupe qui a commandité l’attaque, les « Signataires par le sang » de Mokhtar Belmokhtar. « Le groupe qui s’est formé en Libye est devenu plus important que les Signataires par le sang ou Aqmi. Il agit désormais seul et a son propre émir », a-t-on précisé.

Présence au Nord-Mali

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« Ces noms de groupes ne veulent rien dire. C’est évident qu’il y a un lien entre des groupes extrémistes libyens et ceux qui ont mené l’opération d’In Amenas », a estimé de son côté Jaber al-Abidi, un analyste et activiste politique. « Les extrémistes libyens ont une présence au Nord du Mali et ont contribué à y acheminer les armes depuis la Libye après la chute du régime » Kadhafi, a-t-il ajouté.

Selon une source libyenne, le commando islamiste qui a mené l’attaque était venu du Mali en « transitant par le Niger puis la Libye depuis le triangle du "Salvador" », un no man’s land du désert où se rejoignent les frontières de la Libye, de l’Algérie et du Niger.

Lundi, lors du bilan présenté devant la presse de l’attaque du site gazier, le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal a affirmé que le commando islamiste était venu du nord du Mali, « d’où il est parti il y a près deux mois ».

Démentis

Les liens entre les ravisseurs et la Libye, qui peine à surveiller ses frontières terrestres longues de 4 000 km, avaient déjà été avancés par plusieurs médias après l’attaque. Interrogés par l’AFP, des responsables libyens se sont contentés de relayer les propos du Premier ministre Ali Zidan qui avait démenti que les ravisseurs soient partis de Libye.

Le commando, qualifié de «multinationale terroriste » par le ministre algérien de la communication, Mohamed Saïd, comptait onze Tunisiens (le tiers des assaillants), trois Algériens, un Mauritanien, deux Nigériens, quelques Égyptiens et Maliens et deux Canadiens.

(Avec AFP)
 

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