Prise d’otages d’In Amenas : les premiers témoignages des rescapés

Dans l’après-midi du vendredi 18 janvier, une source sécuritaire algérienne, citée par l’agence officielle Algérie Presse Service (APS), a annoncé que 673 otages, dont 100 étrangers, avaient été libérés. Certains d’entre eux témoignent.

Un otage libéré témoigne à la télévision algérienne. © Capture d’écran/Youtube/ENTV

Un otage libéré témoigne à la télévision algérienne. © Capture d’écran/Youtube/ENTV

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Publié le 18 janvier 2013 Lecture : 2 minutes.

Il ne s’agit que d’un bilan provisoire mais le chiffre est impressionant. Trois jours après l’attaque du site gazier et de la base de vie d’In Amenas par un commando jihadiste, une source sécuritaire algérienne a annoncé vendredi que 673 personnes avaient été libérées. Parmi elles figurent 100 étrangers. Mercredi, les ravisseurs avaient déclaré à l’agence mauritanienne ANI qu’ils détenaient seulement 41 otages occidentaux.

La chaîne de télévision algérienne Algérie 3 a diffusé, vendredi, les premiers témoignages des rescapés qui ont été évacués par l’armée vers la ville d’In Amenas.

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« On était 260 dans la même salle, explique un ex-otage algérien. Quand les bombardements ont commencé, on a forcé la porte de derrière et on est sortis. Les forces de l’ordre nous ont pris en charge et ont très bien fait leur travail ». « Les terroristes ne semblaient pas savoir pas qu’il y avait une autre porte, témoigne un autre ouvrier algérien. Quand on est sortis on a agité des tissus blancs pour signaler à l’armée que nous étions des membres du personnel. On va bien, on est sortis indemnes. »

Un Européen interrogé par la télévision algérienne se veut rassurant : « Tout va bien, tout le monde s’occupe bien de nous. Les gens qui s’en sont sortis sont chanceux. » Les images montrent néanmoins des employés blessés et encore sous le choc.

"On ne cherche que les expatriés"

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Vendredi, la radio France Info a diffusé le récit d’un jeune ingénieur algérien travaillant sur le site. Interrogé par téléphone, il est revenu sur l’assaut survenu mercredi matin. « On s’apprêtait à sortir de nos chambres, vers 5h30-5h45, à l’heure du changement des équipes, raconte-t-il. Tout à coup, il y a eu des coups de feu, des explosions et l’alarme s’est déclenchée. Ils ont pris possession de la base, sont entrés dans les chambres et ont cassé les portes en criant : on ne cherche que les expatriés, les Algériens vous pouvez partir ! ». Le témoin évoque des homme jeunes, de type maghrébin, âgés d’une trentaine d’années. D’après lui, ils étaient lourdement armés et étaient « très à l’aise ».

Les Observateurs de France 24 ont également recueilli un témoignage, celui de Brahim, un employé de British Petroleum bloqué sur le site jusqu’à jeudi après-midi. « Malgré la peur, dès le début des tirs nous avons décidé de tenter notre chance. Alors que retentissaient des tirs nourris, nous avons coupé les grillages avec des pinces Monseigneur et nous sommes sortis tous ensemble en courant, raconte-t-il. Nous étions une cinquantaine accompagnés de trois employés étrangers. Nous avons été accueillis par les brigades des forces spéciales qui se trouvaient à quelques dizaines de mètres de la base. »

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Depuis le début de l’assaut du site, le GIS (Groupe d’intervention spéciale, les forces spéciales algériennes) auraient abattu 18 islamistes radicaux. L’armée contrôlerait désormais la totalité de la base de vie. Mais une dizaine de terroristes seraient toujours réfugiés dans la salle des machines de l’usine, avec des explosifs et plusieurs otages entre leurs mains. D’après l’ANI, ils réclament l’arrêt des opérations militaires au Mali et la libération de détenus aux États-Unis.

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Benjamin Roger (@benja_roger)

 

La carte du site gazier d’In Amenas

 

 

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